6.5/10Le Kid de l'Oklahoma

/ Critique - écrit par riffhifi, le 27/10/2010
Notre verdict : 6.5/10 - Règlements de comptes à OK Lahoma (Fiche technique)

Olivier Berlion adapte un western-polar d'Elmore Leonard consacré au duel d'un marshall et d'un hors-la-loi dans un far-west en pleine extinction.

La collection de Casterman consacrée aux adaptations de romans noirs ne pouvait pas décemment passer à côté de l'oeuvre d'Elmore Leonard. Auteur des romans Zig-zag movies, Loin des yeux et Punch créole, respectivement portés à l'écran sous les titres Get Shorty, Hors d'atteinte et Jackie Brown, Leonard a commencé sa carrière par l'écriture de westerns de commande. Le Kid de l'Oklahoma, choisi
par Olivier Berlion (la série Tony Corso, le récent Garrigue), se situe à la frontière des deux genres : la Prohibition marque la fin de l'ère western et les débuts du polar contemporain.

A l'heure où Dillinger et Babyface Nelson sévissent dans les grandes villes, les bandits de l'Oklahoma ont encore des airs de cow-boys à l'ancienne. Jack Belmont, avec son air d'angelot et son papa millionnaire, est l'un d'eux. Il tente de se bâtir une réputation d'outlaw sur quelques méfaits minables, tandis que le Marshall Carl Webster applique la loi à sa manière, montrant davantage de compassion pour les jolies rousses sans scrupules que pour les bandits à grosse moustache ; cachant ses origines partiellement cubaines, il représente le trait d'union entre le shérif de far-west et l'incarnation du rêve américain contemporain. Les destins de Belmont et Webster se croisent à plusieurs reprises, jusqu'à ce que leur opposition prenne des airs de duel sans
merci. Les deux vies nous sont contées par le biais d'un dialogue entre un journaliste et son éditeur, qui créent ainsi une légende là où n'ont vécu que deux hommes imparfaits.

Le dessin de Berlion, avec sa mise en couleurs douce aux tons pastels, s'adapte parfaitement à l'époque décrite, et son style semi-réaliste permet de donner une valeur quasi-documentaire aux évènements. Pourtant, on déplore le peu de tension dramatique conféré à certaines séquences qui en auraient bien besoin (braquages, duels) ; hormis la scène relatée aux pages 70 et 71, on ne sursaute pas plus qu'on ne s'attache aux personnages. Reste l'évocation d'une période, avec quelques beaux paysages américains et des choix de cadrages assez cinématographiques.