7/10Ils étaient dix - Tome 3 - Paris 1820

/ Critique - écrit par plienard, le 31/03/2011
Notre verdict : 7/10 - 10 chez 12Bis (Fiche technique)

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Le désir de vengeance de Jean-Baptiste Grassien est toujours présent. De retour à Paris, il s’aperçoit vite que les bonapartistes ne sont plus en odeur de sainteté.

Stalner est un nom connu dans la bande dessinée. Ils sont deux, Éric et Jean-Marc. S’ils ont débuté ensemble, entre autre sur la fameuse série Fabien M, et Malheig chez Dargaud, ils se sont ensuite séparés pour explorer des univers différents. Nous nous attarderons sur Éric qui nous livre, en ce mois de Mars 2011, le troisième épisode de Ils étaient dix.


DR.
Jean-Baptiste Grassien, médecin dans la grande armée s’est échappé de Russie et n’a qu’une idée en tête, retrouver le sergent Morlaix de Guérigny et au travers lui les autres soldats responsables de la mort de ses compagnons de campagnes napoléoniennes.

Les thèmes fétiches d’Éric Stalner, et de la bande dessinée en général, sont bien présents dans cet album. La vengeance, la trahison, le complot, l’amitié, l’armée, on les trouve dans la Croix de Cazenac et on les retrouve ici. Le talent de cet auteur étant sans limite, il arrive à se renouveler avec les mêmes ingrédients. Grâce à son aisance graphique (il sait décidément tout faire cet homme), son dessin nous fait oublier quelques manques dans l’intrigue. En effet, on comprend à peine que le groupe de bonapartistes que rencontre JB Grassien n’est pas un groupe terroriste et n’est qu’en fait un groupe de voleur. Mais surtout on ne nous dit pas quel est le but final du commandant Colombani. On nous le soumet au gré des dialogues sans réellement le préciser. Pourtant cela gêne à peine la compréhension du récit, embarqué que l’on est à suivre Jean-Baptiste à la recherche du sieur Morlaix de Guérigny. Cette intrigue principale permet à l’auteur de rester un peu évasif sur le groupe bonapartiste dont on sait au final peu de choses.


Quelqu'un peut remettre la caméra droite ?
Fort de ses qualités de scénariste, Éric Stalner montre aussi toute son aisance dans le dessin et le découpage des planches. S’il place très souvent une grande case (quelquefois une demi-page complète) pour présenter une rue, une maison, généralement pour situer ses personnages, il aime aussi les plans en oblique. Alliant grande case, petites cases, il arrive de cette manière à donner du mouvement à son récit. Si les grandes cases sont présentes une bonne partie de l’album, lors du guet-apens de la police, Éric Stalner privilégie des cases plus petites, donnant plus de rythme et une accélération des événements. Sans aller dire que son découpage est cinématographique, il y a en tout cas un parallèle à faire.

Cet album est édité aux éditions 12Bis. Un petit rappel sur cette jeune maison d’édition, créée en 2008 par Dominique Burdot et Laurent Muller. Elle tire son nom de son adresse d'immeuble à Paris, au 12 Bis avenue des Gobelins et pousse l’exigence à ne pas avoir de page 13, mais bien une page 12 bis. Gageons que nous entendrons un peu plus parler d’eux encore s’ils continuent à avoir de tels albums dans leur catalogue. Chez Krinein, en tout cas, c’est prévu.


Ils n'ont rien de terroristes.