4/10Ghost - Tome 2 - Le boucher dans la ville blanche

/ Critique - écrit par Maixent, le 18/05/2016
Notre verdict : 4/10 - Monstres et compagnie (Fiche technique)

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Ghost se tourne vers l'horreur et l'action au détriment de l'histoire

Alors que le premier tome de la série était plutôt orienté vers la finesse, avec des sociétés secrètes démoniaques, des personnages bien travaillés, une héroïne évanescente en soif de vengeance et une atmosphère fantastique bien rendue, le deuxième est beaucoup plus tape à l’œil et manque cruellement d’originalité.


La Mouche

 

Ghost, notre héroïne est devenue la protectrice de Chicago. Ayant compris qu’une horde de démons va s’abattre sur la ville et dotée de capacités physiques et psychiques surnaturelles, elle est à même de s’opposer à cette vague venue d’une autre dimension. Elisa traque donc le démon, toujours épaulée dans sa tâche par Tommy et Vaughn. Mais si sa mission est d’éliminer les démons, elle cherche surtout à retrouver le Maire et son associée, le professeur October, qui sont véritablement les maître d’œuvre de l’organisation. Pour ce faire, elle va collaborer avec un démon tandis que parallèlement, elle est hantée par les souvenirs de sa vie passée, lorsqu’elle ne passait pas encore à travers les murs, et notamment par Jimmy, qui avait été possédé par une entité démoniaque et qu’elle a dû tuer récemment. Au milieu de tout ce fatras, sévit un tueur psychopathe surnommé le boucher qui a jeté son dévolu sur la petite amie de Tommy.

Ce foisonnement de personnages et d’histoires intriquées les unes dans les autres permet de donner  un rythme indéniable à ce deuxième tome. Entre courses poursuites, apparitions démoniaques, destructions massives et méchants qui passent à travers les fenêtres, le lecteur avide d’action sera satisfait. Mais c’est justement là que le bât blesse. Ce que l’on gagne en violence, on le perd en subtilité. Alors que le premier tome, amassait des éléments de pop culture digérés et bien ordonnés, là on se retrouve dans un patchwork plus du tout maîtrisé. Les deux acolytes d’Elisa ne sont que des faire-valoir, le Docteur October, personnage si riche dans le premier tome, se contente d’apparaitre vaguement, comme si le scénariste s’était soudain rappelé son existence. Et surtout, nous avons droit à une avalanche de monstres sortis tout droit de la Umbrella Corporation qui ne sont là que pour leur aspect horrifique, bien loin des démons politiques, véritable métaphore du pouvoir, que l’on avait pu observer précédemment.
VS Resident Evil

 

La qualité du dessin, lui, garde de sa cohérence sans pour autant être exceptionnel, si c’est n’est les illustrations de couverture, dessinées respectivement par  Terry & Rachel Dodson dont on avait déjà pu admirer le travail remarquable dans Songes et Ariel Olivetti. Artistes dont le talent n’est plus à prouver.

Ce deuxième tome s’éloigne donc par trop du premier, prenant une direction horrifique qui n’était pas vraiment annoncée. De plus, il n’y a plus aucun humour et les enjeux ont été déplacés. Là où la ville était rivalités politiques et lieux de stratégies démoniaques, elle n’est plus qu’un terrain de combat entre factions. On est un peu perdu face à ce déferlement de monstres dégueulasses et on se perd dans les explications et les personnages. On ne comprend même pas le titre, le boucher de la ville blanche n’étant qu’une anecdote dans toute cette histoire. A moins que cela ne soit révélé plus tard. Annoncé comme la conclusion du premier arc, cet album est plutôt décevant et n’apporte pas vraiment de réponses.