7/10Ghost - Tome 1 - De bruit et de fumée

/ Critique - écrit par Maixent, le 29/11/2015
Notre verdict : 7/10 - Welcome to hell (Fiche technique)

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Melting pot réussi de pop culture réunissant tous les éléments pour tenir le lecteur en haleine

Ghost était présenté comme un ouvrage inspiré de l’imagerie art déco, comme le laissait supposer sa couverture, empruntant aux célèbres arabesques de Mucha. Mais le livre ouvert, c’est une toute autre aventure qui nous proposée. En effet, la première version de Ghost s’inspirait d’un univers assez proche du gothisme ou du préraphaélisme, mais il s’agit ici d’un nouveau souffle pour cette série qui avait vu le jour dans les années 1990 et une saga plus ancrée dans le réel.


Apparition

 

On se retrouve donc à Chicago, de nos jours, suivant deux loosers en quête de surnaturel lors du test de leur tout nouveau piège à fantôme façon Ghostbusters. Mais leur machine s’avère fonctionner trop bien et se rapproche plutôt du cube de Hellraiser, donnant chair à une femme toute de blanc vêtue et ayant un certain goût pour la violence. L’improbable trio va alors enquêter sur la mort de cette créature revenue des Enfers qui a tout oublié de sa vie et se retrouvera confronté à une organisation qui dépasse l’entendement, des démons bien décidés à prendre possession de notre monde.

La force de Ghost réside surtout dans les caractères des personnages, assez
Fantôme de l'opéra

 

significatifs sans être trop caricaturaux. Le anti héros désenchanté qui a tout vu mais rien retenu est particulièrement bien rendu. A la fois touchant et agaçant à force d’être pathétique. Mais les plus remarquables restent les méchants. Nous avons d’un côté l’ancienne assistante du maire qui a un destin proche de celui de la Catwoman de Tim Burton, laissée pour morte, elle devient une créature de la nuit, ivre de vengeance et rendu complétement folle. Le maire, lui, rappelle Richard Wilkins III, maire de Sunnydale  dans Buffy contre les vampires. A la fois désinvolte et génie du mal absolu, arborant un masque de diable comme le tueur de  Scream Queens.

Le dessin remplit son office mais manque un peu de personnalité. Malgré quelques cases fortes, il sert la plupart du temps d’illustration à un propos par ailleurs bien amené. Il manque souvent de finition, ce qui est regrettable car il suffirait de peu de choses pour gommer ce côté brouillon qui transparait la plupart du temps.

Ghost se réapproprie les codes de la pop culture mais d’une façon assez discrète, ce qui permet de  maintenir le lecteur dans sa zone de confort sans pour autant qu’il ait l’impression de relire toujours le même livre. Les thèmes classiques sont tous survolés, que ce soit la sensualité, la violence ou le mystère, avec en supplément une petite  dose de fantastique. Pour autant le lecteur n’est pas lésé et le tout forme un ensemble plutôt cohérent et complet. Un univers riche qui ouvre plusieurs perspectives et appelle tout naturellement à une série pleine d’avenir.