7/10Fraternity - Livre 1/2

/ Critique - écrit par plienard, le 13/06/2011
Notre verdict : 7/10 - Liberty, egality (Fiche technique)

Tags : tome eur fraternity livre munuera jose dargaud

En pleine guerre de sécession, la ville de Fraternity tente de survivre avec un nouveau modèle économique. Canalès et Munuera signent un album émouvant et dense.

En sommes en 1863, en pleine guerre de sécession. La ville-communauté de Liberty, dans l’Indiana, a vu partir ses jeunes au front. Elle en a perdu sa force vitale et son modèle social et économique est mis à mal. La communauté est donc en danger. Certains profitent des avantages qu’elle procure sans rien produire en change et cela provoque la colère des autres. Ajoutez à cela, un monstre qui décime des animaux et un enfant sauvage trouvé dans les bois et la tension est à son comble.


DR.
Le thème de l’enfant sauvage a maintes fois été traité dans la littérature (Le livre de la jungle par Rudyard Kipling), le cinéma (Tarzan, Greystoke) et il est naturel que la bande dessinée en fasse aussi un sujet de choix. Le scénariste de
Blacksad, Juan diaz Canales, et l’auteur de Le signe de la lune, José Luis Munuera, forment un nouveau duo espagnol des plus attrayants. Le résultat est à la hauteur de l’espérance que l’on place en eux.

Une communauté proposant un nouveau modèle économique et social s’est mise en marge de la société américaine afin de pouvoir vivre en autarcie. Mais les jolis rêves ont quelquefois des limites. Et surtout Liberty doit faire face à une somme de problèmes qui devient insurmontable. Si le traitement graphique et le découpage de l’album apporte un réalisme et une noirceur bienvenue, on a un peu de mal à voir ce que les auteurs ont voulu nous dire. Une société nouvelle, un amour déçu, un monstre et un enfant sauvage, quel sens donner à tout cela ? La multiplicité des intrigues obscurcit le sujet. Chaque chose semblant si complexe et étant traitée de manière égale, on se demande comment vont faire les auteurs pour clôturer tout cela en deux tomes. Si ce n’est en prenant des raccourcis.


Un arbre ?
Mais ne boudons pas notre plaisir que cet album et son atmosphère fantastique nous procure. Le dessin – rappelant les Spirou de l’ère Morvan-Munuera avec notamment le personnage de McCorman qui pourrait être un ancêtre du professeur Champignac – de par sa souplesse apporte un peu de douceur au sujet. Les couleurs de Sedyan tournées essentiellement sur le gris et le marron donnent à cette communauté vouée à l’échec des airs de fin du monde. Les gouttes de sang qui sont parfois présentes sont les seuls éléments de couleurs et ressortent avec une force, donnant encore plus d’impact et de sens aux actions.

En titrant livre 1/2, l’album annonce un second album final. Si on peut s’en réjouir au vu du contenu de ce premier livre, on s’inquiète de savoir comment les auteurs vont réussir à boucler tant d’intrigues commencées. Mais, après tout, c’est leur boulot. Le lecteur, lui, se chargera de lire et d’apprécier.


DR.