Fluide glacial : Passions, Certains l'aiment noir et Moi BouzarD

/ Critique - écrit par plienard, le 03/04/2014

Tags : fluide glacial dessin pages monde dessinee vie

Trois albums parus récemment aux éditions Fluide Glacial

Moi, BouzarD – note 6,5/10

Connaissez-vous Guillaume Bouzard ? C’est en tout cas un auteur qu’il serait bon de connaître d’après l’intéressé si on en juge après la lecture de cet album aux éditions Fluide Glacial, Moi BouzarD.

BouzarD rime-t-il avec bande dessinée ? Ici, c’est ce qu’il cherche à nous faire croire  de façon assez sympathique. Au travers de cet album qui n’est pas sans rappeler par certains côtés au Retour à la terre de Manu Larcenet et Jean-Yves Ferri lorsqu’il raconte sa vie à la campagne. On y retrouve un auteur prêt à aider son prochain, ce qui l’empêche de livrer à temps ses planches pour son cher éditeur.

Avec une pincée d’ironie, BouzarD raconte son métier solitaire et se la raconte. Se prenant pour le meilleur auteur de bande dessinée qui soit, il frise la melonite-aiguë. BouzarD vit dans un monde idéal où tout le monde est sympathique et l’apprécie. La réalité est parfois autre et les habitants de son village le prennent plutôt pour un gens foutre plutôt que pour l’élite culturelle du pays.

Est-ce BouzarD à la grosse tête, à l’image de ses grosses lettres ? Comme tout le monde sans doute. Et malgré ce qu’il laisse croire, il n’est pas dupe et est bourré d’humour. C’est tout ce qu’on veut.

Moi, BouzarD, c’est 25 tranches de (sa) vie, inventée, rêvée. Qu’importe, c’est drôle.

 
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Certains l’aiment noir, Foerster – note 8,5/10


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Les histoires fantastique de Philippe Foerster, qui ont fait la joie des lecteurs du magazine Fluide Glacial dans les années 80 sont réunies en partie dans ce superbe recueil.

48 histoires courtes, que l’on pourrait aussi appeler contes noirs, sont réunies dans 288 pages noires et blanches. Tout est horrible, morbide, drôle, effrayant, mais plus que tout prenant et emprunt d’une certaines poésie (noire).

Une préface de Manu Larcenet et Ferri donne le ton de ce qui nous attend. Sous la forme d’une petite histoire mettant en scène le dessinateur Larcenet avec un crayon pour le moins ensorcelé, ce petit amuse-bouche permet au lecteur vierge (comprenez celui qui ne connaît pas Philippe Foerster) de bien comprendre ce qui l’attend.

Le dessin de Philippe Foerster est tout à fait impressionnant. Un trait précis, au millimètre, ciselé, avec des personnages aux mines patibulaires. Les enfants dessinés par Foerster sont tout simplement flippant avec leur grosse tête de baudruche.

Certains l’aiment noir : il y est question d’humour (bien sûr) et la première histoire « c’est pas beau de mentir, Fiston !... » nous met bien en jambe avec ce petit garçon charmant qui raconte des histoires horribles sur son école, ce qui met en colère son père.

Au travers des histoires, il y est question de forces occultes, de malédiction, de fantastique, de noirceur, dans une sorte de musée des horreurs alimenté de freaks en tout genre qui se succèdent à n’en plus finir.

A ne pas laisser lire à vos enfants avant de dormir si vous voulez vous réveiller vivant !?

 

Passions – note 5/10

Daniel Goossens est de retour avec un nouvel album aux éditions Fluide Glacial. Intitulé Passions et avec une couverture rappelant le célèbre film de Victor Fleming, Autant en emporte le vent, on s’attend à une satire « glaciale » sur le thème de la passion et de la relation amoureuse avec comme décor principal l’Amérique du XIXème siècle.

Ce sera vrai, en partie. L’album est découpé en différent chapitre où on retrouve à la fois des personnages récurrents de Daniel Goossens comme Georges et Louis et quelques parodies de célèbres comédies sentimentales – African Queen et Autant en emporte le vent –.

L’humour est féroce et souvent absurde. Daniel Goossens va jusqu’au bout de la bêtise de ses personnages. A ne recommander qu’aux fans de l’auteur ou de l’humour estampillé Fluide glacial.


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