8.5/10Figurec

/ Critique - écrit par iscarioth, le 01/03/2007
Notre verdict : 8.5/10 - Marco Polo dans ton cul (Fiche technique)

Tags : zai figurec caro fabrice livres roman metter

Nouveau one-shot, nouvelle réussite pour Christian de Metter, qui s'impose définitivement comme l'une des nouvelles références de la "belle couleur".

On a quitté Christian de Metter l'an dernier, avec Vers le démon, un road book qui nous avait fait forte impression. Toujours aussi efficace, l'auteur nous revient avec une histoire au fort potentiel, malgré, au final, un pitch déjà investi à plusieurs reprises, en littérature comme au cinéma.

52570_250.Des tas d'oeuvres de fiction ont déjà joué avec le temps, la perception, la confusion entre le réel et l'irréel. Un monde dans lequel les valeurs et personnes auxquelles on croyait dur comme fer ne sont en fait que des leurres. Le sujet a été maintes fois exploité, et, au fond, De Metter, en adaptant pour la BD le roman de Fabrice Caro, ne raconte rien de très novateur. Seulement, l'auteur réalise son album avec une très grande maîtrise de la narration. Le mystère se désépaissit à un rythme parfaitement juste. D'abord dans un flou total, croyant presque à l'exercice de style surréaliste, le lecteur dompte peu à peu le récit. Le personnage principal est un jeune homme se portant peu d'estime, attachant dans ses faiblesses et auquel il est facile de s'identifier. Dans le même genre, mais dans un style bien plus léger et porté sur la comédie de moeurs, on a pu lire Comme tout le monde, de Spiessert, transposé lui, d'un film. Figurec s'apprécie pour la touche toute personnelle que Christian de Metter apporte à l'oeuvre de Fabrice Caro. Tout d'abord, le dessinateur adapte le roman sans en négliger la profondeur, en réalisant 72 pages au fort impact visuel. Le style très coloré et dépressif de de Metter, à base d'aquarelle et de couleur directe, sied parfaitement à l'intrigue. On relève toujours cette extrême intensité dans les regards, ce réalisme grisant dans les tons employés, dans les luminosités d'extérieur et les teints des personnages...


Nouveau one-shot, nouvelle réussite pour Christian de Metter, qui s'impose définitivement comme l'une des nouvelles références de la « belle couleur ». Ses albums ont du caractère, et donc de l'impact. Chapeau l'artiste, comme on dit.