7.5/10Destins - Tome 7 - Une belle histoire

/ Critique - écrit par athanagor, le 15/11/2010
Notre verdict : 7.5/10 - La belle poire (Fiche technique)

Tags : tome destins giroud frank histoire livres ellen

Sortant de paire avec le tome 6, cet ouvrage raconte le second choix, bien que d'une façon détournée. N'en reste pas moins une histoire moins extravagante, mais tout aussi captivante.

Enfermée dans son cachot, Ellen s'enferme également dans sa résolution. Elle ne filmera pas l'exécution de ses compagnons et qu'importe que cela lui coûte la vie. D'ailleurs comment pourrait-elle vivre avec ce poids sur sa conscience. Fort heureusement, elle n'aura pas à s'asseoir trop longtemps sur ses convictions. A la faveur de la nuit, l'armée régulière lance un assaut contre les troupes rebelles et parviennent à libérer Ellen. Malheureusement ses compagnons disparaissent dans la nature avec leurs ravisseurs. Dans l'attente de nouvelles de ses amis, Ellen attend à Kinanga. Elle n'a d'ailleurs pas d'autre choix,
le conflit en cours dans le pays maintien l'aéroport fermé. Et c'est en se baladant dans cette ville, éloignée du chaos des conflits, qu'elle va rencontrer Paul, un homme adorable et rassurant, dans les bras duquel elle va se laisser aller, pour tâcher d'oublier un peu le poids de son destin.

On avait pris l'habitude, dans le rythme de parution de cette série, où au moins deux albums sortent en même temps, de toujours en trouver un largement en dessous du niveau des autres. Mais ici, sans être totalement au niveau du tome 6, cet album n'a rien à lui envier.

C'est d'abord un dessin clair et fouillé, sur des couleurs maîtrisées, qui l'emporte. Les personnages sont identifiables et deviennent vite familiers par la grâce de la transcription qui est faite de leurs sentiments, de leurs impressions. Les décors ensuite sur lesquels Serrano et Alluard se donnent à plein. Des ruines où Ellen est retenue captive à la dense forêt équatoriale, en passant par la capitale coloniale, les environnements impriment chacun leur ambiance propre au récit, accompagnant et crédibilisant le propos. C'est dans ce travail que vient se lover la narration qui reste étonnement captivante malgré le peu d'action et d'évènements dont elle dispose. Dans l'enchaînement des situations on reconnaît encore une logique qui nous rappelle
ce qu'est le réel, et c'est surtout à la faveur de très bons dialogues que l'on y reste accroché.

La conclusion viendra rattraper celle du tome 6, et on constatera alors que cet album n'a pas cherché à introduire des éléments surnaturels, se contentant de les garder pour la fin. Et encore en prend-on conscience seulement si on a lu le tome précédent. Pourtant, restant dans le factuel et l'intime, les auteurs dispose tout de même d'un élément extraordinaire à mettre en scène, qui fera encore s'interroger les biens pensant sur les problèmes que la petite vertu de certaines peut faire naître. Malgré tout, de l'introduction à la conclusion, on est porté par les évènements, même les plus anodins, sans jamais s'ennuyer, voire même avec une certaine avidité.