5.5/10Damoclès - Tome 1 - Protection rapprochée

/ Critique - écrit par riffhifi, le 04/03/2008
Notre verdict : 5.5/10 - L’épais de Damoclès (ça aurait pu être pire) (Fiche technique)

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Suspense et gros sabots : Damoclès se positionne dans le rayon des blockbusters pas trop exigeants mais un peu racoleurs.

L'an dernier, le scénariste Callède livrait les deux premiers tomes de Haute Sécurité, déjà parus dans la collection Repérages de Dupuis. Abonné désormais aux séries d'action et de suspense accrocheuses, il propose ce mois-ci Damoclès, dessiné par Alain Henriet. En voiture !

Dans un futur proche, le monde est secoué par une vague d'enlèvements qui touche les plus grosses fortunes de la planète. Normal, l'écart entre les riches et les pauvres ne cesse de se creuser, créant une situation de crise permanente. Pour protéger les pauvres nantis exposés à un risque de kidnapping constant, l'agence Damoclès propose les services de Ely et son équipe de gros bras, spécialistes de Ely est là
Ely est là
la sécurité rapprochée. Les gérants de Damoclès, déjà inquiets de constater une montée significative de la violence des tentatives, apprend l'existence d'un groupe terroriste appelé l' « Armée de Sherwood », en hommage avoué à Robin des Bois...

Avec ses "men in black" et sa rouquine incendiaire en couverture, Damoclès affiche la couleur : on aura droit à de l'action, à quelques punchlines percutantes et, si on est sage, à deux ou trois explosions. Le contrat est rempli de ce côté-là, grâce à un scénario bâti entièrement autour de scènes de bing-boum-paf pleines de testostérone. Car même si la chef d'équipe porte des soutiens-gorges, ce n'est que dans le seul but d'émouvoir le lecteur adolescent quand elle l'enlève : son comportement par ailleurs est purement professionnel, malgré les avances d'un de ses collègues. Pourtant, on ne désespère pas de voir la féminité du personnage devenir un élément de l'intrigue par la suite ; car si une chose ressort de l'intrigue de ce premier volume, entre deux bastons pyrotechniques (à vrai dire, on exagère puisque l'album ne renferme que deux scènes d'action, qui représentent tout de même un tiers de la totalité des pages), c'est la position étrangement bancale des personnages, moralement parlant. Ostensiblement, Callède place ses "héros" du mauvais côté de la justice, celui des gens puissants et égoïstes qui préfèrent se protéger de la plèbe plutôt que de faire un effort de partage. On peut même trouver la ficelle bien grosse, accentuée qu'elle Ely est là aussi
Ely est là aussi
est par le côté malsain du dopage imposé aux agents de Damoclès pour leur faire supporter les pires épreuves physiques. Ils sont ainsi maintenus artificiellement à un stade d' "élite" physique leur permettant de côtoyer l' "élite" financière.

Un message léger comme du plum-pudding, des références facilement identifiables (un des agents est fan de Matrix, vous connaissez ?), la série semble s'adresser à un public le plus large possible, essentiellement adolescent (eh les gars, on voit des nichons) et pas top exigeant sur la complexité de l'intrigue et la subtilité des sentiments évoqués. Les dessins, efficaces mais dénués d'audace, souffrent aussi d'une mise en couleurs trop fade qui leur donne trop peu de relief. Le tout a un goût "commercial" trop prononcé pour être satisfaisant, malgré un suspense final feuilletonesque à souhait. Gageons en tous cas que l'album sera en lice pour le prochain "prix de la bande dessinée adaptable au cinéma ou à la télévision"...