7/10Chick Bill - Tome 70 - Qui veut gagner des filons ?

/ Critique - écrit par plienard, le 14/03/2010
Notre verdict : 7/10 - Le dernier chick type (Fiche technique)

Tags : bill chick tibet aventures lombard paul andre

Un magnat de Phoenix veut épouser Julie, la future femme de Chick Bill. Il va donc tout tenter pour empêcher ce mariage. Soixante-dixième et dernier album complet de Chick Bill par Tibet, la magie opère toujours mais avec cette fois une pointe de nostalgie.

Un individu au physique ingrat se promène à Wood City à la recherche de la plus jolie blonde de la ville. Il paie tous les renseignements qui pourront lui être fournis. Malheureusement, en terme de négociation, il tombe sur plus malin que lui (Bull dog, Kid Ordinn...). Après avoir été escroqué de 26 dollars, il apprend enfin que la jeune femme qu'il cherche est institutrice, qu'elle s'appelle Julie et qu'elle va se marier avec Chick Bill. A cette nouvelle, il décide de prendre une initiative : empêcher le mariage en éliminant le futur marié. Il en sera empêché au dernier moment par petit caniche. Mais ce n'est que partie remise. D'autres mauvais sbires vont arriver, car un nommé Oliver Hupin, richissime homme d'affaires de Phoenix, est amoureux fou de Julie et va vouloir empêcher ce mariage.


Pour cet album, Tibet nous a gâtés. Les hommes à la solde de Hupin sont tous plus bêtes les uns que les autres. Du coup, de nombreux malentendus vont se produire pour notre plus grand plaisir, et ils devront subir les colères de leur patron, qui est aussi lâche qu'il est colérique. Mais comment cet homme connaît-il Julie ? Vous l'apprendrez en lisant cet album.

C'est le soixante-dixième album de Chick Bill et au-delà de la qualité constante du dessin et du scénario, c'est surtout un album émouvant. Emouvant car c'est le dernier signé par Tibet. En effet, Tibet, de son vrai nom Gilbert Gascard, né le 29 octobre 1931 à Marseille, est décédé le 2 janvier 2010. Il entra au journal de Tintin en 1950. Cet  homme, réputé jovial et surtout fidèle (aux éditions Le Lombard et il fut un des premiers à mentionner le nom de ses scénaristes et aussi un des rares à mentionner celui des coloristes) a eu une production prolifique : 77 albums de Ric Hochet (le soixante-dix septième paraîtra au mois de mars 2010), 70 albums de Chick Bill (et un soixante et onzième  commencé d'une vingtaine de pages) et encore le club des « peur-de-rien » (une trentaine d'albums de 30 planches) et bien d'autres encore. Tout cela en un peu de plus de soixante ans de carrière. Chapeau l'artiste ! Et pour ceux qui aiment Tibet et son œuvre, de nombreux témoignages de ses amis et collègues sont publiés dans le numéro du mois de mars du magazine DBD.

Au travers de tous les articles que l'on peut lire sur Tibet, on peut dire que cet
album respire l'esprit Tibet : de la bonne humeur et de la simplicité. De la bonne humeur, car quand vous le lisez, vous ne pouvez pas vous empêcher de sourire au divers quiproquos, aux jeux de mots (Luc Ratiff, Oliver Hupin), aux colères d'enfant gâté de Hupin, aux références faites à l'album 69 pour expliquer l'attitude de Kid. De la simplicité, comme les rapports amicaux entre les personnages, comme le dessin qui fait croire qu'il est facile de dessiner. Et quand vous vous décidez à essayer, vous vous apercevez qu'il faut du talent pour réussir à faire un dessin dans le style « ligne claire ».

Alors oui, les méchants sont méchants (et bêtes), et les gentils de vrais gentils (et intelligents). La psychologie des personnages n'est pas très approfondie. Mais quand on lit Chick Bill, ce n'est pas ce que l'on cherche. Et au bout du compte, vous avez lu une bonne BD avec de bons sentiments, où les gentils gagnent toujours à la fin. Vous ne vous êtes pas torturés l'esprit. Mais bon sang, ce que vous êtes contents !