Le Cercle de Minsk - Tome 5 - Le châtiment
Bande Dessinée / Critique - écrit par athanagor, le 02/06/2010 (Le cinquième et dernier tome de la série donne une conclusion logique et sans surprise, dans la digne lignée de tout ce qui précédait.
Enfermés un dimanche, dans le coffre-fort secret d'une banque genevoise, nos héros vont se sortir de leur mauvais pas à l'aide de la logique et d'un immense sacrifice, entorse à l'idéologie altruiste mais rigide qui les mirent dans ce mauvais pas. Donnant quand même un peu l'impression de s'en sortir par une pirouette à la faveur de la bêtise des méchants (que seraient nos héros sans la bêtise des méchants ? Eh oui, des cadavres !), les personnages disposeront des dernières pages de cette saga pour réparer le tort qu'on leur fit. Et bien sûr, on s'intéressera principalement au médecin coucheur expatrié brésilien et à sa réhabilitation.
Une fois passée la résolution de l'énigme du coffre, que l'on attendait franchement (à quand une BD qui s'achèverait au bout de 10 pages parce que les protagonistes se sont vraiment fait avoir ?), quoi qu'avec un peu plus de peps, on suivra le héros dans sa double mission : voir son nom blanchi et livrer les malotrus qui lui ont tué sa sœur aux autorités. Ce programme, somme toute assez réjouissant, ne permettra pourtant pas un album flamboyant comme on serait en droit de l'attendre d'un ultime tome. Mais si la mémoire sert, c'est aussi pour nous rappeler que l'ensemble de la série, loin d'être pourrie, n'a jamais vraiment brillé. Pourchassant ses détracteurs assassins tout en tentant de contrecarrer les velléités plus sauvages de ses précédents compagnons d'infortune, la quête de Iannis se passe dans une sorte d'ellipse permanente, où les moments phares donnent l'impression d'être des flashbacks anecdotiques et les rares scènes d'action ne procurent qu'un léger tremblement dans le poignet, au moment de tourner la page. Bien vite on arrive à la conclusion de l'ouvrage pour découvrir sans surprise que ce qu'on attendait se produit, et que chacun peut rentrer chez soi.
Alors certes la déception existe, mais il faut raison garder en ce qui concerne les tomes de fin. Ceux-ci génèrent, la plupart du temps, par le seul fait de leur annonce, des espoirs démesurés d'apothéoses extatiques, capables de finir une saga appréciée avec une cerise et de la chantilly par-dessus. Pourtant ces albums ne sont généralement ni plus ni moins que des œuvres élaborées dans la continuité et dans l'esprit de ce qui les a précédés, par les mêmes auteurs qui font le même boulot. Ici, la série n'ayant jamais suscitée autre chose qu'un intérêt, certes réel, mais passager, il ne faudra pas s'attendre à ce que, tout d'un coup, on ne puisse pas en revenir tellement c'est fortiche.
Cet ouvrage reste donc une fin tout à fait dans le droit fil de la saga et saura à coup sûr contenter ceux qui soutinrent le docteur allemand du Para. Pour les autres, qui n'ont jamais considéré cette histoire comme autre chose qu'un récit sympa mais pas top, un léger haussement d'épaule s'imposera naturellement et suffira largement à exprimer la quintessence de leur opinion.