6.5/10Le Cercle de Minsk - Tome 3 - Au nom du Père

/ Critique - écrit par athanagor, le 05/12/2008
Notre verdict : 6.5/10 - Le terme du binz (Fiche technique)

Le troisième volet de la saga se concentre enfin sur sa genèse, éclaircissant d'un seul coup tout le propos des auteurs. Il était temps.

Après que l'avion dans lequel il s'échappait a été abattu au-dessus de la forêt amazonienne, Iannis Klinkert, qui a définitivement un horoscope pourri ces dernierJuvisy
Juvisy
s temps, doit enterrer sa sœur dans les méandres sylvestres de cette région inhospitalière. Accompagné de Nunès, le détective mandaté par son père, et par Arian Morel, également héritière du cercle honni, seuls autres survivants du crash, il décide de regagner la propriété de son père biologique. Chemin faisant, au gré des tumultes du fleuve Amazone, Ariane trouvera le temps de lui raconter la suite de la genèse du cercle de Minsk. Rejoignant enfin son père, il ne connaîtra aucun répit, car il est accueilli par des hommes d'une organisation chargée de ramener en Allemagne des anciens criminels de guerre. Il apprendra alors, de ces hommes lourdement armés, le passé de son père biologique, ancien agent de la STASI. Difficiles à avaler pour un médecin qui n'est pas gastro-entérologue, ces révélations le poussent à fausser compagnie à ses nouveaux copains et à entreprendre la libération de son père, coûte que coûte.

Encore construit sur le schéma double alternant une aventure présente issue Son centre de loisir
Son centre de loisir
d'évènements passés, ce tome se lit avec plus d'intérêt que ses deux grands frères. Sorti du démarrage long et pénible offert dans les deux premiers opus, les auteurs affirment leur histoire en en développant sérieusement les fondements, leur donnant l'importance nécessaire à la bonne compréhension et appréciation de l'histoire présente. Entrevue comme par l'entrebâillement d'une porte dans les épisodes précédents, et uniquement comme suppléant une aventure brésilienne fadasse et peu exaltante, l'histoire du cercle de Minsk est sérieusement développée ici. Ceci fait, on découvre enfin une intrigue sur laquelle le lecteur puisse spéculer et à laquelle il puisse s'attacher, plutôt que les mésaventures insipides et faussement haletantes d'un médecin social-traître atteint de priapisme.

Jean-Marc Stalner, au service de l'histoire depuis le début, n'est plus alors obligé d'enchaîner les représentations érotiques surannées que lui inspire la moiteur dSes transports en commun
Ses transports en commun
'un Brésil fantasmé, et les possibles imperfections du dessin, qui jadis au milieu de cette profusion de détails, piquaient les yeux du lecteur jusqu'à ce qu'il demande qu'on l'achève, ne sont plus que des cils blonds sur un col de chemise blanc. Bref c'est le rythme enfin assumé de l'histoire qui porte l'ensemble vers un espoir nouveau, et tout cela grâce au fait que l'on sait enfin où l'on se situe par rapport à la logique narrative de Frank Giroud. Cet éclaircissement leur permet donc enfin de développer des évènements intéressants, construits sur un brouillage des codes et une incertitude, un suspense propre à captiver le lecteur.

On commence enfin à espérer l'album suivant.