8.5/10Beast - Tome 2 - Amrath, la reine sauvage

/ Critique - écrit par athanagor, le 14/06/2009
Notre verdict : 8.5/10 - Dites aaahh ! (Fiche technique)

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Presque un an jour pour jour après le tome 1, cet opus reprend l'action où elle s'arrêtait. Sans perdre une once de rythme, les auteurs enrichissent en plus leur propos et développent leur fond.

Après avoir échappé de peu au guet-apens tendu par Tône-Teht, le die
u serpent, Nay atterrit entre les pattes d’Amrath la panthère, et sa compagne Zâo. Poussées vers la cité hybride, par le dieu serpent et par les interventions des droïds, elles n’ont d’autre choix que d’attendre en ces lieux la confrontation avec l’Ancien. Emanation fantomatique des esprits de ceux qui furent et qui payèrent tribut de leur grandeur à l’apparition des dieux animaux, l’Ancien est fermement décidé à mette un terme à la vie de Nay, contrecarrant ainsi irrémédiablement la réincarnation du papillon univers, seul apparemment capable d’annihiler la menace que constitue la domination des machines.

Ce deuxième tome continue dans la foulée exacte du précédent et apporte avec la même facilité et le même naturel, un développement à la mythologie qui enveloppe tout le système philosophique de cette série. On a ainsi droit à des éclaircissements sur les modalités dC'est qui qui brille le plus loin ?
C'est qui qui brille le plus loin ?
’apparition des dieux, par le biais des humains destinés à devenir leurs compagnons, et le libre-arbitre que ceux-ci manifeste à l’égard de ce destin. On apprend également la fusion vitale qui réunit les deux entités, humaine et divine, dans une interdépendance déjà imaginée dans des récits tels qu’
Eragon.

Comme d’habitude, le lecteur se précipite chez son fleuriste habituel pour acheter force corbeilles de pétales de roses à jeter sur les chemins bénis qu’emprunteront dans un futur proche les deux illustrateurs. Le dessinateur andalou Mateo Guerrero forme avec le coloriste Javier Martin (dont le nom laisse supposer qu’il est non moins espagnol, mais il faudra le supposer vu le peu d’indications apportées, une fois de plus, à sa race de coloriste) une paire dont la synergie se traduit par une immersion totale dans les péripéties de ce monde improbable. Une fois de plus le spectacle est complet et aucune mauvaise note n’est à déplorer. Le scénario de Cheilan se fond, quant à lui, dans ces représentations et les guide au travers des différents tableaux présentés. Avec un grand talent eC'est moi !
C'est moi !
t s’appuyant totalement sur ses compères, il parvient à développer la complexité de son histoire en s’aidant de l’intuition du lecteur, et s’autorise ainsi, sans aucune lourdeur, des écarts vers une romance teintée d’une nostalgie, pourtant mièvre, entre les deux compagnons rivaux, Eji et Zâo. Et c’est là que le talent perce, quand l’eau de rose passe aux yeux du spectateur pour des attitudes empreintes d’honneur et de chevalerie.

On est donc à nouveau complètement embarqué dans le tourbillon des événements, sans pouvoir vraiment comprendre tout ce qui se passe, mais captant pourtant toutes les informations dans ce brouhaha méthodique. C’est encore un véritable enchantement que de se plonger dans cette aventure où la poésie d’une lutte pour un bienfait écologique se mêle à une esthétique particulière de manga européen. Servi par la présence familière de ces dieux animaux et une grande fluidité, garantie par l’enchaînement des tableaux, qu’ils soient narratifs ou d’action, cet album suscite la même réaction qu’avant : vivement la suite !