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3/10CoquinNet : Drônes de filles

/ Critique - écrit par Maixent, le 14/02/2021
Notre verdict : 3/10 - Every breath you take (Fiche technique)

Tags : sciences livres mensink jeunesse frans tabou jeux

Un voyeur moderne

Il est certain que les éditions Tabou expérimentent. Plutôt volontaires en ce qui concerne la bande dessinée contemporaine, ils prennent le risque de tenter de nouvelles formes ou d'orienter l'érotisme vers le concept. Ici, il ne s'agit pas d'une innovation à proprement parler, d'autres l'ont déjà fait, notamment Petit Poilu chez les enfants, mais une bande dessinée absolument sans dialogues c'est tout de même assez rare

 
Première rencontre virtuelle

 

Le scénario, logiquement, est donc linéaire et plutôt simple. Lors d'une séance de yoga dans son appartement, une jeune femme se rend compte qu'elle est observée par un drone. D'abord choquée, elle se laissera amadouer par ce visiteur lorsque celui-ci reviendra vers elle porteur d'un message et d'une rose. Il ne s'agit pas du tout du vieux pervers ou du jeune délinquant qu'elle a pu imaginer mais d'une voisine charmante et dévergondée. Dès lors une relation se noue, passant du virtuel au réel et les deux comparses tenteront de trouver d'autres partenaires de jeu par la même méthode. La subtilité et l'intérêt se trouvera donc au niveau du dessin, des choix de cadrage et du rythme des cases pour tenter de mettre en avant une progression scénaristique et érotique.
Première rencontre IRL

 

Disons le tout de suite, cela ne suffit pas. Si le dessin n'est pas mauvais, il est loin d'être parfait et on ne passe pas de longues heures à contempler les corps nus et offerts empreints d'une sensualité torride. On a plutôt l'impression de faire défiler des photos sur Instagram ou Onlyfans ; ce qui est le propos de la bande dessinée finalement, l'image numérique voyeuriste ou la technologie au service d'une nuvelle forme de pornographie. Mais si cela peut être intéressant à vivre, passer par le biais de la bande dessinée déshumanise encore plus. On retrouvera des plans très bien cadrés, très fetish sur les longues jambes des héroïnes sans retrouver la carnation et la sensualité d'une Giovanna. En fait, on se retrouve surtout avec un dessin de selfies pris sur le net qui déjà à la base manquent cruellement de puissance érotique et dégoulinent d'amateurisme.

 La démarche est donc compréhensible, la webcam étant devenue un outil érotique à part entière. Cependant, s'en servir en bande dessinée n'est pas facile. Même si l'idée n'est pas mauvaise, il y a ici trop d'imperfections pour que cela marche vraiment. Notamment le drone, numérisé à l'extrême et qui fait plus office de tâche sur la planche que de messager du sexe. De même que si les filles sont plutôt attirantes, elles ont un physique passe partout, du genre que l'on « swipe » négligemment sur les réseaux sociaux tant on a affaire à des clones.

Au final, le travail global manque de profondeur et de réflexion ce qui fait que l'on se retrouve avec une bande dessinée qui se lit en quatre minutes chrono et que l'on oublie aussitôt.