Soleil : Le chevalier à la licorne, 1940, et si la France avait continué la guerre, Alice Mathseon T2, OSS 117 T1

/ Critique - écrit par plienard, le 19/10/2015

Tags : objectif urban soleil batman humanoides histoire tome

De l'histoire, des zombies et de l'espionnage

Le chevalier à la licorne – note : 7/10

Juan de la Hérédia, chevalier Hospitalier, sauve le roi de France à la bataille de Crécy en 1346 en lui laissant son cheval. Le chevalier va alors se retrouver sans destrier au milieu du champ de bataille. Cerné de toutes parts, une folie meurtrière s’empare de lui. Il ôte son armure et attaque furieusement ses assaillants jusqu’au moment où il est transpercé par ... la corne d’une licorne.


©Soleil édition 2015.

Superbe album que ce chevalier à la licorne aux éditions Soleil dans la collection Quadrants et tiré du geste historique et salvateur du chevalier pour le roi de France. Stéphane Piatzszek – l’auteur  de Commandant Achab – a aussi comme actualité une série prévue en six tomes chez Futuropolis intitulée L’or dont on a déjà pu découvrir deux tomes (T1, T2). Il est accompagné, ici, d’un illustrateur espagnol, Guillermo G Escalada, qui signe sa première bande dessinée francophone. Preuve est de constater que son « titre » d’illustrateur n’est pas usurpé tant ses dessins ne sont pas loin d’être illustre. On a parfois l’impression de découvrir de véritables tableaux de maîtres. Il donne  à cette aventure une atmosphère presque magique où les personnages, le chevalier de la Heredia en particulier, sont comme entourés par une aura. Que dire, aussi, de ces chevaux puissants, mastocs et lourds, dont Guillermo G Escalada semble avoir représenté jusqu’aux muscles saillants.

Question intrigue, on suit la folie mystique d’un homme qui poursuit une licorne, animal mythique s’il en est, que personne ne voit. Il va essayer de la rattraper car l’animal lui a volé sa mort.

 

1940, Et si la France avait continué la guerre – Tome 1 : Le déménagement – note : 7/10

On se pose souvent la question de savoir ce qu’on aurait fait dans telle ou telle situation. On aime souvent refaire l’histoire et c’est ce que font Jacques Sapir, Frank Stora et Loïc Mahé avec la seconde guerre mondiale dans leur ouvrage Et si la France avait continué la guerre aux éditions Tallandier (deux ouvrages parus, un troisième en préparation).


©Soleil édition 2015.

Jean-Pierre Pécau ne pouvait, évidemment pas, passer à côté de cette occasion de revisiter l’histoire, lui qui l’a maintes fois fait avec sa série Jour J ou, dans une moindre mesure, L’histoire secrète. Et qui dit Pécau, dit souvent dessinateur des Balkans. C’est Jovan Ukropina qui a déjà officié avec le maitre de l’uchronie sur Là où vivent les morts aux éditions 12Bis.

Dans une intrigue mêlant un peu d’humour, trois personnages sympathiques et chevaleresques – Marianne,  Yvon et Jules – des patriotes dans le bon sens du terme, qui ne peuvent pas envisager que leur pays capitule, vont se retrouver à continuer la guerre pour la France.

Essentiellement centré sur Marianne et Yvon dans ce premier tome, les deux jeunes gens vont assister au « coup d’état » du président du conseil, Paul Reynaud, pour évincer les défaitistes.

Avec un dessin plutôt sympathique, dans lequel on reconnaît quelques figures historiques, de Reynaud à De Gaulle en passant par Pétain, on s’installe facilement dans la réalité historique d’un monde parallèle. Et si on a un sentiment de déjà vu, ce n’est pas avec cet album qu’on va s’en lasser.

 

Alice Matheson – Tome 2 : Le tueur en moi – note : 7/10

Qu’est-ce qui se cache derrière l’amnésie d’Alice Matheson ? Quel traumatisme a-t-elle subit avant ses 7 ans pour qu’elle oublie tout ? Qui est cet inconnu, Harold Butler, qui semble la reconnaître ? Que sait-il de son passé ?


©Soleil édition 2015.

Déjà rien que ces quelques questions pourraient suffire à monter une intrigue digne de ce nom. Et pourtant, la série Alice Matheson, aux éditions Soleil – deuxième tome avec un tome prévu tous les trimestres – est bien plus que cela. Car cette jeune infirmière est aussi une dangereuse psychopathe – elle prend du plaisir à tuer les patients en fin de vie – et pour couronner le tout une épidémie de zombies vient compliquer son plaisir.

Jean-Luc Istin a la bonne idée (et surtout le talent) de mélanger les ingrédients de séries à succès (Urgences, Dexter, Walking dead) et crée une héroïne dont on se demande comment elle va réussir à s’en sortir, surtout lorsque l’infirmière Alexandra Paynes l’a surprend en train de tuer un patient.

Le dessin de Zivorad Radivojevic est assez admirable. Extrêmement précis et réaliste dans une ambiance grise et anxiogène, ce second tome continue de semer des petits cailloux intéressants qui doivent mener jusqu’au tome 6 de la saison 1 !

Et les zombies dans tout ça ? Et bien, c’est cela qui est assez fort : ils passent au second plan et ne sont, pour l’instant, qu’un élément du décor.

 

OSS 117 – Tome 1 : Tequila Molotov pour OSS 117 – note : 6/10

OSS 117, c’est le James Bond à la française. Et bien qu’il soit un agent de la CIA, la noblesse française d’Hubert de Bonisseur de La Bath, son élégance et son charisme ne font pas de doute.


©Soleil édition 2015.

Créé par Jean Bruce (1921 – 1963), OSS 117 c’est 250 romans (et oui, quand même !) et est maintenant repris par Martine Bruce, la fille, qui a une trentaine de romans à son actif. Celle-ci a d’ailleurs beaucoup suivi l’adaptation en bande dessinée de Gihef et Pino Rinaldi (dessin).

On peut donc s’attendre à une adaptation fidèle où se mélange séduction, humour et espionnage. A la lecture de l’album, on passe effectivement un bon moment mais on a du mal a réellement croire à cette histoire. La facilité à laquelle les agents de la CIA pénètrent dans l’ambassade russe, cette histoire de rapport lié à ce scientifique russe, tout cela ne repose que sur l’acceptation des faits par le lecteur, les yeux fermés pour ainsi dire. Rien de réellement crédible, alors que l’histoire se veut justement réaliste. A contrario, si elle avait tenté le burlesque, peut-être qu’on s’y serait laissé prendre plus volontiers.