Les Humanos : La terre des Vampires T3, Redhand intégrale, L’autoroute sauvage T1

/ Critique - écrit par plienard, le 06/06/2015

Petite escale au pays des éditions des Humanoïdes associés qui risque d’être sauvagement remuante. Que ceux qui aiment les vampires, la fin du monde selon Mad Max, ou les histoires de prophète se lèvent et m’accompagnent pour une lecture qui s’annonce sans retour mais avec suite.

La Terre des Vampires – Tome 3 : Résurrection – note : 6.5/10

Troisième et dernier tome du triptyque de David Munoz et Manuel Garcia avec le scénario du premier qui est toujours aussi prenant même si la fin nous laisse un peu sur notre faim. Le dessin du second a ce côté sombre et imparfait qui donne à la série cette ambiance dramatique. Les couleurs de Javi Montes donnant la touche finale à cette histoire pessimiste.


©Humanoïdes associés édition 2015.

Nil, Elena et les quatre enfants se font fait capturer par des vampires. Mais ceux-ci, loin de vouloir les transformer, vont plutôt les garder comme « vaches à sang ». Les adultes sont vidés jusqu’à épuisement et remplacés jusqu’à ce qu’ils aient renouvelé leur sang. Les enfants seront soit transformés en vampires s’ils le veulent, soit ils seront élevés pour devenir des « vaches à sang ». Au milieu de tout cela, que va faire Nil ? Vampire lui-même, mais ne voulant pas se nourrir de sang humain, va-t-il se laisser mourir ou accepter de participer au projet fou de ses congénères ? Que va-t-il arriver à Elena et les enfants ?

Ce qu’il y a de terribles avec ce type de série, c’est que le lecteur sait au fond de lui-même qu’il n’y a pas d’avenir ou de fin heureuse possible. Pourtant, il garde un espoir, entretenu par les auteurs, que tout puisse s’arranger. Les auteurs jouent sur ce fil – un rayon de soleil qui apparaît, une machine pour modifier la météo – , sans cesse, nous laissant espérer.

Dans ce troisième tome, on va aussi avoir la réponse à une question : comment tout cela est-il arrivé et comment le climat a-t-il pu être détraqué à ce point. L’explication sera un peu légère mais elle a le mérite d’être là, même si elle mériterait quelques approfondissements.

 

 

Redhand - Intégrale – note : 7/10

Redhand, c’est trois albums, dessinés par Mario Alberti puis Bazal, sur un scénario de Kurt Busiek et terminé par San Timel. Et pour être plus précis, Mario et Kurt, pour les deux premiers albums et Bazal et Sam pour le troisième ainsi que la transition entre le tome 1 et le tome 2.


©Humanoïdes associés édition 2015.

Cela se ressent d’ailleurs dans le dessin. On découvre un trait et des couleurs extrêmement charnels pour Mario Alberti, dans la pure tradition des humanos avec ces cadrages modernes, proches des regards des personnages pour mieux comprendre leur psychologie et l’intensité du moment. Le dessin de Bazal est, lui, beaucoup plus fin et net. Il a une perfection assez déconcertante, avec toujours ces cadrages et des mises en pages époustouflantes pour un final très impressionnant.

Côté histoire, à part la transition pages 45 à 50 dont on voit bien l’utilité mais pas forcément la nécessité, c’est l’histoire classique du messie qui débarque et qui va sauver les gens de leur triste condition. L’histoire est bien sûr un peu plus complexe, notamment parce qu’il y a un mélange de technologie et de magie assez surprenante. De même, le prophète Redhand, aux allures de Jésus – on est messie où on ne l’est pas – a des réactions tout à fait étranges, presque mécaniques qui ne pourront être comprises qu’à la fin. Tout un dossier historique sur les événements qui ont amené à la situation dans laquelle Redhand arrive finit de compléter le contexte et l’ambiance.

Au final, malgré un changement de dessinateur assez flagrant, qui peut être déstabilisateur dans la lecture du récit, on passe un bon moment avec une bonne histoire. C’est l’essentiel, non ?

Sam Timel a à son actif la série Milan K. Kurt Busiek a signé quelques scénario pour Marvel. Bazal est déjà un auteur des humanos avec la série Horlemonde (adaptation du roman Les voies d'Almagiel de Julia Verlanger en deux tomes). Et Mario Alberti a participé aux Chroniques de Légion chez Glénat.

 

 

L’Autoroute sauvage – Tome 1 : kilomètre 666 – note : 5.5/10

Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, les mondes « à la Mad Max » reviennent en force. Il y a évidemment le tout nouveau film Mad Max Fury road, mais aussi les humanoïdes associés qui mettent le paquet sur ce genre d’univers avec l’adaptation du roman de Gilles Thomas (alias Julia Verlanger) publié en 1976 soit 3 ans avant le premier Mad Max !


©Humanoïdes associés édition 2015.

Pour mettre en dessin un roman vieux de près de 40 ans, on retrouve Zhang Xiaoyu, dont on a pu admirer le dessin transfiguratif sur Crusades (déjà chez les humanos). Et c’est Mathieu Masmondet, scénariste de série télé qui adapte le roman pour un résultat honnête mais sans plus.

Mo voyage du Nord au Sud à travers la France ravagée par une catastrophe en empruntant une autoroute dévastée. Dans son périple il va sauver Hélène capturée par des « groupés ». D’abord méfiante sur les intentions de son sauveur, elle va finir par lui faire confiance et lui demander de l’emmener jusqu’à Paris pour aller sauver sa jeune sœur capturée il y a plusieurs mois. Mo refuse.

Si Zhang Xiaoyu parvient parfaitement à exprimer ce monde post-apocalyptique, la série de mésaventures que les personnages de Mo et Hélène rencontrent arrivent un peu comme un cheveu sur la soupe et manquent d’approfondissement. L’adaptation du roman de Julia Verlanger semble faite à coup de machette. Tout cela manque de continuité et de liant. Et alors qu’il faudrait se pencher un peu plus sur certains événements, on continue toujours sur la même cadence. C’est un peu frustrant et on est déjà essoufflé au bout du premier album. Et il va falloir tenir comme cela jusqu’au troisième !