Herik Hanna : Le Royaume sans nom, Altamont, Douze

Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 11/12/2023

Tags : hanna herik glenat sans detectives altamont redec

Un des auteurs de l'année 2023 : Herik Hanna

Le royaume sans nom - Tome 1 : Acte 1 - note : 8.5/10

Le royaume sans nom démarre avec l'impression de lire un album de Disney. C'est propre, beau et élégant. Et on se dit qu'Herik Hanna (Altamont, 7 Détectives, Bad Ass …) a adapté le Roi Lion et Robin des bois, suivi par son dessinateur Redec avec qui ils ont signé Bling Dog Rhapsody.

© Glénat 2023.

Mais rapidement cette sensation de trop lisse s'avanouit et laisse place à une histoire plus complexe, plus noire, au graphisme d'autant plus fantastique quand on sait que Redec est autodidacte.

Le roi d'un royaume sans nom n'attend plus qu'une chose. Que son fils l'affronte et lui prenne sa place. C'est la tradition. Poussé par sa mère, le fils n'a pourtant aucune ambition et a une profonde affection pour son père. Mais alors qu'une délégation des royaumes du Nord est arrivée, une série de meurtres de dignitaires du Nord vont mettre en danger le fragile équilibre de paix qui est en place.

Un premier album qui n'est pas sans rappeler le premier cycle de 5 Terres (6 tomes chez Delcourt) mais qui se distingue par cet hommage au drame shakespearien et donne à l'histoire une forme théâtrale très plaisante.

Altamont - note : 8/10

Vous avez sans dote déjà entendu parler de cette BD dans les médias à la rentrée scolaire de cette année. Un gros tapage médiatique que nous avons préféré attendre qu'il passe pour revenir dessus. Si celui-ci est compréhensible, on ne peut pas cependant s'arrêter aux présentations qui en ont été faites.

© Glénat 2023.

Oui, l'action se déroule à Altamont, un festival devenu mythique car il va totalement dégénérer loin de la vague Flower Power de son prédécesseur Woodstock. Mais celui-ci sert de contexte à l'intrigue et l'album n'est en aucun cas un récit sur ses événements ou le concert.

On y suit cinq jeunes gens américains, qui partent dans leur combi Volkswagen à Altamond. Leurs préoccupations c'est la musique et fumer des drogues, et prendre du plaisir pendant ce week-end.

Si on connait bien le scénariste, Herik Hanna (7 Détectives, Bad Ass), que dire de David Adlard, connu et reconnu par être le dessinateur de la série best-seller The Walking dead. On est bien loin de cet univers de zombie, mais si l'effet des drogues va rendre certains des personnages complétement stone.

Un album parfaitement maitrisé dans son déroulé et qui présente une Amérique complexe dans ses composantes.

Douze - note : 8/10

C'est un one-shot bien ficelé qui s'offre à nous. Écrit par Herik Hanna et dessiné par Hervé Boivin, ce sont douze tueurs parmi les meilleurs, réunis façon Ils étaient dix à la Agatha Christie, que l'on va suivre à s'entretuer pour être le seul et l'unique survivant. On y retrouve cette ambiance en huis clos qu'on a déjà connu avec 7 Détectives déjà écrite par Herik Hanna et cette manière de présenter un trombinoscope de personnages différents.

Réunis par l'Hydre, un mystérieux chef de gang, les douze assassins ne pouvaient pas refuser cette opportunité d'être l'unique, celui qui survit. Parmi eux, n°6 a déjà participé à cette petite "tuerie entre amis". Il remet son titre "en jeu". Mais un bruit court que l'Hydre serait parmi eux. Alors les dés sont pipés ? Et comment le reconnaitre ? Il aurait un serpent tatoué dans le dos.

Suspens et violence sont de la partie dans cette BD aux dialogues parfois crus. Les personnages ne sont pas des enfants de chœur et certains d'entre eux sont bas de plafond. On pense par exemple à ce militaire. Douze personnages parfois caricaturaux, mais pour certains le profil est plutôt identique : cynique, intelligent, façon force tranquille et sûrs d'eux. Une femme quand même, dans cet étalage de masculinité. Mais elle ne vient pas pour apporter un touche de douceur, bien au contraire.

Vous avez une chance sur douze pour trouver le vainqueur. À vos pronostics ! Prêts ! Tirez !