Grand Angle : Kilomètre Zéro T1/3, Le voyage d'Abel

/ Critique - écrit par plienard, le 18/03/2020

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Un grand voyage sans faire un kilomètre, ce n'est pas si insolite !

Kilomètre Zéro - Tome 1 : Une épopée ferroviaire - note : 7,5/10

Quand on parle du chemin de fer c'est souvent pour parler de l'Amérique ou de la ruée vers l'Ouest. Ici Stéphane Piatzszek nous prend à contre-pied et nous emmène sur le vieux continent, direction l'Est, à Mulhouse, où Nicolas Koechlin va engager toute sa fortune pour une vision.


© Grand Angle 2020.

  Nicolas Koechlin a un projet. Après avoir fait fortune avec ses frères, il va vouloir s'engager seul dans la construction d'une ligne de chemin de fer entre Strasbourg et Bâle. Il ne va pas hésiter à utiliser son talent de persuasion, sa fortune, son influence politique, mais aussi son arrogance d'homme d'affaire pour mener  bien son projet.

Si ce premier album sert de mise en place des personnages et de leur psychologie, on ne peut pas totalement réduire l'album à l'ambition de Nicolas Koechlin. Car autour de lui se joue l'avenir social d'ouvriers ou personnel de ses enfants, dont sa fille qui cherche à devenir journaliste, ce qui est impensable à cette époque.

Revendications sociales et sociétales, décidément rien ne change dans notre monde.

 

Le Voyage d'Abel - note : 8/10

Isabelle Sivan et Bruno Duhamel nous emmènent sur des chemins campagnards, avant le grand départ d'Abel, un vieux bonhomme tout bougon, qui ne pense qu'à une chose, partir loin de sa ferme, dans un pays lointain. Abel vit seul dans sa vieille ferme qui tombe en ruine. Il a encore le vieux cabot de ses parents, deux vaches et quelques chèvres. Sa vie est monotone, rythmée par les saisons, et la jeune charcutière du marché. Elle est aussi jolie que sa maman. Et Abel, il en pinçait pour elle, à l'époque. Mais il préparait son grand départ.


© Grand Angle 2020.

  C'est sous le coup de l'émotion qu'on découvre cette histoire, déjà parue en autoédition en 2014, et qui a droit à une seconde vie. Et pour tout dire, c'et plutôt le plublic qui a droit à une seconde chance de lire cette histoire. Un récit qui touche juste dans les émotions, avec ce vieil acariâtre, un peu stéréotypé, mais qui reflète une certaine réalité des vieux agriculteurs restés toute leur vie dans leur maison et sur leurs terres. Le village et ses habitants, aussi, ont ce côté franchouillard si réaliste. Un village qui ne semble revivre qu'avec l'arrivée des parisiens et des touristes en été.  Après Jamais et #Nouveau contact, les éditions Grand Angle et le dessinateur Bruno Duhamel nous offrent encore une belle collaboration.

 


Les couvertures des 2 albums - © Grand Angle 2020.