Grand Angle : Ange Leca, Ceux qui n'existaient pas, La Chambre des officiers

/ Critique - écrit par plienard, le 17/04/2023

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Ange Leca - note : 8/10

Il y a un peu plus d'un siècle, Paris était sous les flots, la Seine ayant envahie les rues. Nous sommes en janvier 1910 et c'est l'environnement dans lequel évolue Ange Leca, un journaliste-enquêteur, rebelle et belle gueule, qui va enquêter sur la découverte d'un corps démembré et sans tête.


© Grand Angle 2023.

 

Tom Graffin (Jukebox motel) et Jérôme Ropert développent un personnage addict à l'alcool et opiomane abstinent, dont l'enquête va lentement se recouper avec la relation adultère qu'il entretient avec la femme de son futur ex-patron.

Si l'enquête est le fil de l'album, il est aussi le prétexte pour décrire les relations amoureuses de cet Ange. Et pour illustrer cet univers, c'est Victor Lepointe qui s'y colle. Sa première bande dessinée, aux couleurs et à la lumière très élégantes, est pour ainsi dire une réussite.

 

Ceux qui n'existaient plus, projet Anastasis - note : 7/10

Philippe Pelaez (Puisqu'il faut des hommes) nous emmène en Russie, au sein d'une expérience scientifique, le projet Anastasis, censée guérir les patients de leurs traumatismes. Dix hommes, dix femmes, la parfaite parité, qui vont être coupés du monde pendant un an, et subir des expériences neurobiologiques avec leur totale adhésion. Parmi cette vingtaine de patient, Natacha est hantée par l'assassinat de ses enfants. Mais certaines réactions aux traitements vont étonner les médecins et en particulier le professeur Vetrov.


© Grand Angle 2023.

 

Pour dessiner cette histoire, Olivier Mangin (L'ultime chimère) offre un dessin sûr et élégant dans un style propre et épuré. Découpé en plusieurs chapitres tel un roman, au titre faisant référence à de célèbres films, les auteurs ont aussi pensé aux amateurs de littérature, notamment russe, avec les noms de ses personnages. D'où peut-être l'explication de placer cette histoire en Russie. Un choix qui résonne évidemment un peu bizarrement du fait de l'actualité mais aussi de la symbolique. En effet, le fait de situer l'action dans ce pays est plutôt inattendue quand il s'agit de manipulation des cerveaux dans un environnement totalement moderne et avant-gardiste. On s'attend plutôt à un pays capitaliste, et ici on est loin de l'iconographie du pays de l'Est aux infrastructures dépassées et obsolètes. La dictature étatique y est même plutôt absente ce qui finit de surprendre encore plus.

Une intrigue riche, un récit avec pas mal de surprises, l'album devrait en surprendre plus d'un.

 

La chambre des officiers - note : 8/10

Philippe Charlot (Le cimetière  des Innocents, les Enquêtes de Lord Harold) et Alain Grand (Pour tout l'or du monde, Les enfants de la Liberté) adaptent le roman de Marc Dugain, La Chambre des officiers, aux éditions Grand Angle.

Le roman qui a aussi fait l'objet d'un film en 2001 par François Dupeyron et est auréolé de multiples prix littéraires, revient sur l'histoire d'Adrien, le grand-père du romancier, et des gueules cassées, ces soldats mutilés au cours de la Grande Guerre.


© Grand Angle 2023.

 

Loin de se vouloir trop spectaculaire dans la représentation des mutilations subit par les soldats, la BD s'attache à raconter le lien qui va unir ces hommes et cette femme et cette volonté de continuer à vivre malgré le regard des autres.

Dessiné par Alain Grand, de manière très sobre, il n'y aura peut-être que cette scène du début de l'album ou c'est la simple énumération des sévices subit par Adrien qui pourra mettre mal à l'aise. Le dessinateur prenant le parti de nous faire voir la scène par les yeux d'Adrien. Une façon de se mettre à sa place ...

 


Les couvertures des 3 albums - Grand Angle 2023.