ATTENTION : CONTENU RESERVE A UN PUBLIC AVERTI

Les images et textes à caractère érotique, pornographique ou violent contenus dans cette page peuvent choquer certaines sensibilités. En consultant cette page, vous attestez être majeur au regard de la loi française et vous prenez vos responsabilités par rapport à son contenu.

CONSULTER QUITTER

Poupée - Tome 2

/ Critique - écrit par Maixent, le 05/09/2021

Tags : tome eur poupee pitek jeunesse pages livres

BDSM et série Z

Il y a des bandes dessinées qui marquent un peu plus que d'autres. Le premier tome est sorti il y a quelques années, et pourtant, on a l'impression que c'était hier. C'est sans doute dû à son scénario simpliste et ses images hyper réalistes marquantes mais le fait est que ça marche. Il a suffit d'une simple notification en première page pour que les souvenirs affluent : « Après une longue nuit mouvementée dans une villa isolée, Poupée et Maîtresse fuient un commando de police ». On le devine déjà, le scénario va être basique. Les deux héroïnes sont des fugitives, il va y avoir de l'action, peut-être même des courses poursuites et elles vont bien finir par arriver quelque part. Et puis bien sûr, c'est la marque de la série Poupée, beaucoup de sexe et de BDSM.


revenge porn

 

L'échappée de Poupée et Maîtresse est déjà rendue difficile par leur tenue. La première a conservé ses habits de soubrette couverts de foutre et autres substances comme on l'a vu dans le tome 1, la deuxième est vêtue d'une tenue latex intégrale. Les deux portent des talons d'au moins 15 cm. Et pour couronner le tout, elles tombent très vite sur les readnecks du coin qui les attachent dans leur cabane miteuse histoire de s'amuser un peu avant de les livrer à la police. Les trois salopards violent copieusement les deux femmes jusqu'à ce que Poupée parvienne à se saisir d'une pelle et à défoncer les trois ordures. Mais cela ne s'arrête pas là et on entre de plein pied dans un « rape and revenge » version accélérée où de victimes, les deux femmes deviennent bourreaux mais avec beaucoup plus de raffinement et de cruauté vu leurs expériences passées. Au passage, elles se feront un nouveau grand ennemi, Ronan, humilié et meurtri dans sa chair, qui s'est lancé à leur poursuite et sera sans doute présent dans le prochain tome.
L'une des créature du chateau

 

Si dans la première partie de l'album, on était déjà proche du cinéma d'exploitation, dans la deuxième, on vire carrément à la série B. Dans un château, opère en secret un savant pervers qui aime porter des culottes en dentelle, secondé par une armada de créatures en latex qui passent leur temps à s'enfiler dans tous les sens. Le tout saupoudré de complots et de machinations diaboliques où l'on apprend que Poupée est un clone d'une importance capitale. C'est un peu le Rocky Horror Picture Show à la nuit Demonia avec encore plus de n'importe quoi.


Instruments de torture

 

Du coup, c'est tellement exagéré et parodique que cela en devient qualitatif. Ce qui est sans doute également imputable aux talents de dessinateur de Pitek et à son sens du détail. Par exemple, dans la scène du viol, du sperme coule du sexe de Maîtresse alors qu'elle se balance pour se libérer, créant une petite traînée blanchâtre qui confère un aspect presque comique à une scène pourtant violente. On note aussi en plus des détails nombreux, un très bon travail sur la lumière, à même de rendre parfaitement la texture du latex et satisfera pleinement les fétichistes. Et même si la colorisation à l'ordinateur est parfois un peu choquante, cela n'enlève rien à la qualité du dessin. 

A l'instar du Nanar, Poupée rentre donc dans une catégorie à part où l'humour est partout présent en plus d'une forte charge pornographique. Le grand méchant savant fou qui torture Maîtresse par le sexe par exemple est absurde et on entend presque un rire sardonique quand il lui annonce qu'il a amené plein de jouets pour... la faire jouir ?

Bref, On peut aisément critiquer Poupée pour plein de choses, sur le fond et la forme, mais il en reste un super nanar très sympathique et assumé avec des personnages caricaturaux mais bien campés et un fort côté BDSM.