8/10Hilda - Tome 3

/ Critique - écrit par Maixent, le 15/05/2022
Notre verdict : 8/10 - Démoniaque (Fiche technique)

Tags : hilda jeunesse livres tome oiseaux parade pearson

Délire médiéval

On se doutait bien à la fin du deuxième tome que c’était loin d’être fini pour Hilda, sa sœur Sandra et leur amie Tara, toujours poursuivies par l’infâme docteur Baalt.


Sailors

 

En croisière sur le Danube, pour se rendre en Hongrie où elles pensent enfin se trouver à l’abri, les ennuis recommencent dès lors que les trois naïades s’adonnent aux plaisirs saphiques et pluriels, incapables de rester quelques heures sans sexe. Distraites, elles sont alors capturées par des marins sadiques (comme tous les marins depuis Braking the Waves), à la solde du répugnant docteur. Reprennent alors les viols à base de tentacules et autres monstruosités, laissant pantois et apeurés ces mâles endurcis par une vie de dur labeur qui voulaient juste violer tranquillement. Sauvées in extremis par Gerda, on peut reprendre les voyages dans la vie intérieure de Hilda et ses amours incestueux, clés de voûte du récit.
Ou t'es papa ou t'es

 

De retour vers le passé, la Reine est fort dépitée. Entre torture et inquisition, celle qui pensait avoir un jouet inaltérable en la personne d’Hildegarde se rend compte que son plan lui échappe. En effet, les religieux ne faisant pas dans la dentelle et malgré (à cause peut être ?) d'une excitation visible, ont décidé de brûler l’impie. Ce qui réduirait littéralement en cendre l’ambition de la Reine… Sans plus aucune alternative, elle convoque un démon – ce que l’on fait tous lorsqu’on est acculé dans une situation impossible – et ne parvient pas à sauver sa proie, obtenant quand même d’une damnation éternelle. Le lecteur attentif l’aura compris, la reine et Gerda sont la même personne. Toute cette back story nous rappelle que la reine n’est pas si méchante que ça, elle a juste fait une bêtise parce qu’elle voulait baiser Hildegarde avec un peu trop de passion. En fait, pour la morale, on va laisser tomber…


Invocation

 

Donc, l’immonde docteur finit par retrouver la petite bande mais Gerda, saisissant l’occasion de se débarrasser enfin de sa malédiction le détruit à jamais. Elle peut retrouver son amour de Hildegarde/Hilda (même si c’est un amour bien tordu et violent quand même) et tous nos héros se lancent à corps perdue dans une gigantesque partouze tentaculaire (au sens propre), n’hésitant pas à continuer d’esclavagiser les victimes de l’abject docteur pour leur plaisir personnel. Une sorte de happy end ?

On l’avait déjà dit. Il ne faut absolument pas prendre l’album au sérieux. Malgré une réelle cohérence scénaristique (si on accepte la réincarnation, les démons, les jambes qui se transforment en serpent, les sexes plus gros qu’une cuisse et autres bizarreries…), on reste quand même dans le grand n’importe quoi. Mais un n’importe quoi de qualité. Faisons fi de la morale, des tabous, de l’Histoire. Tous les personnages sans exception subissent torture et plaisir mêlés et tout se mélange dans des orgies sans limite. Juste des vies à travers les siècles consacrées au plaisir dans une frénésie et une abondance de débauche qui ne s’encombre pas de savoir si c’est bien ou mal de coucher avec son papa.

Une trilogie efficace dans le sens où on y va franchement, qui garde une qualité graphique incontestable tout du long et reste un objet de curiosité à posséder dans sa bibliothèque.