Spirou de Jijé, Franquin chronologie d’une oeuvre

/ Critique - écrit par plienard, le 22/12/2015

Deux encyclopédies sur deux auteurs fétiches de l’éditeur carolorégien.

Spirou de Jijé – note : 8/10

Créé en 1938 par le français Rob-Vel – de son vrai nom Robert Velter -, les événements vont amener l’éditeur Jean Dupuis à trouver une solution pour son personnage fétiche. Nous sommes en pleine seconde guerre mondiale et le français est coincé en France avec les difficultés que l’on peut supposer pour transmettre ses planches à son éditeur à Charleroi en Belgique. Et c’est Joseph Gillain qui va, sans doute, sauver le personnage et son éditeur par la même occasion. Il va permettre que le groom poursuive son aventure chaque semaine et malgré les difficultés d’imprimer que l’occupant pourra exercer. L’objectif étant bien que le personnage soit présent toutes les semaines.


©Dupuis.

Les histoires sont donc parfois abracadabrantesques et les péripéties s’enchainent à la vitesse d’un cheval au galop. Au lendemain de la guerre, peu à peu le rythme s’assagit mais ce côté un peu fou-fou restera bien présent.

Si Rob-Vel a créé Spirou, si Franquin lui a donné ses lettres de noblesses, Jijé a fait plus qu’une transition. Il l’a élevé, l’a éduqué et lui a apporté, mine de rien, un élément fondamental, un ami du nom de Fantasio !

L’intégrale revient ici sur la contribution fantastique de Jijé, entre 1940 et 1951, avec l’ensemble des histoires du groom, pour la plupart inédites en album, mais aussi toutes les représentations de l’auteur avec les affiches ...

 

Franquin chronologie d'une oeuvre – note 9/10

Après le maître, voici l’élève qui deviendra rapidement la référence de la maison Dupuis bien que son humilité l’a toujours empêché de le croire vraiment. Je veux bien sûr parler de Franquin, celui qui fera passer Spirou de petit groom aux aventures facétieuses à la superstar de la BD franco-belge, équivalent de Tintin ou Astérix. Mais André Franquin est bien plus que le repreneur du groom, il est aussi le génial créateur de deux personnages importants de la BD – Gaston Lagaffe et le Marsupilami – ainsi que l’auteur des cultissimes Idées noires.


©Dupuis.

Mais si vous voulez en savoir beaucoup plus sur son œuvre, album par album, année après année, je vous invite à lire Franquin patrimoine de Jean-Louis Bocquet et Eric Verhoest, deux grands spécialistes de la bande dessinée et de Franquin. Le livre est une réédition du livre de 2007 complètement repaginée qui passe de 192 à 384 pages (identique à celle de 2012).

Un fantastique travail, que l’on pourrait croire un peu pesant à la lecture, mais c’est au contraire tout l’inverse. Chaque album est documenté dans l’ordre chronologique de sa parution et on englouti comme un gourmand les informations sur l’œuvre mais aussi sur l’artiste. On se rend compte alors de l’énorme talent du dessinateur belge, on découvre l’évolution de son graphisme et l’incroyable influence qu’il a pu avoir sur ses camarades.

Un ouvrage que n’importe quel fan de Franquin se doit d’avoir dans sa bédé thèque, mais aussi les fans de bande dessinée en général.