Delcourt - Spawn(s) et Nocterra

/ Critique - écrit par Canette Ultra, le 14/04/2023

On sort les gros calibres

Spawn - Scorched L'Escouade Infernale T01 – 7/10


© Delcourt 2023.

 

Je ne présente plus Spawn, le super-héros badass de Todd McFarlane ! Il a su ce faire une place parmi les grands noms des comics et notre écorché vif a tout un univers qui va avec et qui ne cesse pas de titiller notre imagination. Dans la foulée de la saga King Spawn, nous avons des séries annexes dont Scorched fait partie. Todd est accompagné par Sean Lewis pour le scénario (déjà présent sur King Spawn) et ils laissent les crayons à Segovia et Siquiera.

Dans King Spawn, nous avons aperçu la fameuse escouade infernale qui est composée de Miss Spawn, du Pistolero, du Spawn Médiéval, du Faucheur et du Rédempteur. Pourquoi tout ce monde ? Parce que Spawn (Al Simmons) ne peut pas être partout à la fois et qu’ici, les menaces sont partout et puissantes. En plus, c’est l’occasion pour tous ces personnages d’apprendre le travail d’équipe car ils ont souvent officiés seuls. Parmi ses héros, le prix du plus gros connard se disputera souvent entre Spawn et Pistolero. Le premier traitant l’escouade comme une bande de larbins sacrifiables et le second pour son tempérament qui fait un gros doigt d’honneur à l’esprit d’équipe. Cela dit devant l’étalage de puissance et la folie de leurs ennemis, nos héros vont bien comprendre qu’il faut travailler de concert. Un schéma classique et qui fonctionne bien. Côté méchant, on a de la secte folle, des Spawns fous meurtriers et des sortes de Sentinelles version Spawn. De quoi nourrir l’adrénaline de nos héros et mine de rien, on ne s’ennuie pas une seule seconde. En tant que fan du Rédempteur, je suis content de le voir autant et en action pour fournir l’appui divin et aérien à l’équipe.

Par contre, c’est vrai qu’il faut quand même s’accrocher un peu pour suivre et tout comprendre. Si vous découvrez l’univers Spawn, il faut avoir un peu potassé avant car on nous sort des personnages, des histoires et des relations qui ne sont pas forcément faciles à digérer de prime abord. De plus, avoir lu King Spawn semble le minimum syndical pour être dans le bain de cette série.

Côté dessins, c’est détaillé, c’est classe mais l’action est bourrine, ça explose de partout et les séquences s’enchaînent dans une succession de belles poses et d’explosions parfois au détriment de la logique et de servir un enchaînement d’action. Dans BRZRKR par exemple, les séquences d’action ont une histoire, un enchaînement qui créé une cinématique, un ensemble cohérent. Cet élément est souvent écarté dans Scorched pour valoriser le côté « Over the top » de l’action.

Cela étant, on a envie de suivre cette équipe et de voir comment elle va s’en sortir. Le côté complémentaire de certains personnages comme Médiéval, Miss Spawn et Rédempteur est intéressant et donne envie d’en voir davantage.

 

Gunslinger Spawn T01 – 7/10


© Delcourt 2023.

 

On continue dans les séries autour de King Spawn avec le Gunslinger Spawn appelé aussi le Pistolero en français. Nous retrouvons donc Todd McFarlane aux commandes et il aura pour coloriste Andrew Dalhouse pour l’aider à nous en dire un peu plus sur ce personnage classe mais par forcément subtil.

Si vous avez lu King Spawn et Scorched, vous connaissez donc le Gunslinger Spawn et le fait qu’il ait été tiré de son XIXème siècle pour atterrir en pleine bataille de nos jours. Vous savez également qu’il n’est pas le même Pistolero que celui qui avait été présenté il y a cela quelques années et vous savez également qu’il est du genre nerveux, bourrin et plein de rage !

Si vous savez tout ça, vous serez donc content d’en apprendre un peu plus sur lui comme que son passé et les premiers moments qu’il a passé dans le présent après avoir été enlevé à son époque. Ce tome nous montre donc les premiers pas de notre Pistolero dans un monde qui a bien changé depuis le Far West et cela donne lieu à quelques séquences comiques qui tranche avec les scènes ultra violentes où il se bat contre les démons, les anges, les forcenés… Et qui dit « humour » dit compagnon de voyage et il se trouvera un sidekick pour le guider dans ses premiers pas et lui montrer toute la modernité de notre époque comme faire le plein d’essence, les toilettes, l’eau courante… Bref, de quoi impressionner notre cow-boy vengeur qui n’a pas eu d’éducation et qui découvre tout ça.

Contrairement à Scorched, le besoin de tout connaître de l’univers Spawn se fait moins ressentir car comme le Pistolero, nous découvrons les choses pas à pas et il aura même un traitement de faveur du Clown pour tout lui expliquer (ou presque). Visuellement, comme dans Scorched, c’est classe, c’est beau mais l’action est souvent difficile à lire et fait la part belle à prendre des poses au milieu d’explosion et moments gores. D’où le côté parfois fatiguant de la lecture où on essaie de recoller les morceaux d’histoire, de baston au milieu de belles images chargées de détails en tout genre.

Ceci étant, Gunslinger Spawn est une série qui a de la gueule et on a envie de voir où notre héros va chevaucher.

 

Nocterra T02 – 5/10


© Delcourt 2023.

 

Cette série n’a rien à voir avec Spawn mais son côté sombre et sa violence en font un bon partenaire pour cet ensemble de critiques. Aux commandes, nous avons Scott Snyder, qu’on ne présente plus et qui a signé, côté comics, des grandes sagas comme la Cour des Hiboux pour Batman ou Undiscovered Country. A ses côtés, on retrouve un autre habitué de Batman avec Tony S. Daniel. Faisons maintenant la lumière sur ce tome 2 !

Et c’est rien de le dire car si vous aviez loupé le début, Nocterra est un monde où la lumière du soleil ne baigne plus les habitants de la planète. Ce manque de lumière a généré une sorte de mutation qui transforme ceux qui vivent dans l’obscurité en mutants. Cette transformation affecte tout ce qui vit et mêmes les animaux sont devenus des monstres fous carnassiers. Et oui, en plus des soucis en vitamine D, vous devez vous attendre à devenir un monstre dans Nocterra. Nos héros doivent donc ramener la lumière dans le monde et leur convoi est en direction d’Eos, là où tout serait possible (et où tout aurait commencé). Nous sommes donc en mode Mad Max de l’obscurité avec le convoi de Val qui file à toute berzingue pour tâcher de sauver le monde. On peut dire qu’on ne s’ennuie pas et que cela file à cent à l’heure. Mêmes les phases narratives semblent être prises dans cet élan et tout est fait pour donner les info rapidement et enchaîner sur le reste. Comme cela ne serait pas drôle, une alliance avec leur pire ennemi semble être leur meilleure option pour réussir.

Si les idées sont là, si le rythme est là, tout est assez prévisible et la narration est un brin caricaturale. De plus, la moitié des personnages semblent vouloir parler à base de phrases chocs comme pour s’ils voulaient faire un concours. J’exagère un peu mais du coup, même si c’est sympathique, on voudrait un peu plus de fond et de la surprise. Car si visuellement, tout est propre et que l’on aime découvrir certains lieux comme le Drive In ou l’une des bases des méchants, le manque de surprise du scénario et le peu de développement de certains personnages font tomber à plat les moments les plus tragiques ou épiques. Espérons qu’avec le tome 3, la série trouve un peu plus de matière et de surprises pour se distinguer des autres séries post-apo.