Fidji, Les compagnons de la Libération( Grenoble), Red Gun
Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 21/08/2024
Fidji – note : 8/10
J’ai l’habitude de voir Pierre-Denis Goux dessiner sur la série Nains alors quand j’ai vu son nom, j’ai été intrigué par cette BD scénarisée par Jean-Luc Cano. Mais d’après le titre et la couverture, nous n’allons pas écumer les terres d’Arran avec une hache !
© Delcourt 2024.
On va plutôt partir sur les routes de France avec Vincent et Sam. Les deux amis étaient inséparables lors de leur enfance à Biarritz mais la vie en a décidé autrement. Sam est parti aux îles Fidji pour réaliser le rêve qu’il avait avec Vincent. Ce dernier est resté en France mais il vit désormais à Paris et semble avoir une vie plus rangée même s’il semble un peu au bord de l’effondrement mental malgré un job et une petite amie en or. Quand Sam revient et propose à Vincent un road trip jusqu’à Biarritz, Vincent n’hésite pas et ressort leur vieille bagnole.
Le pitch est le début d’un récit que l’on pourrait appeler « rite de passage » tant Vincent semble dans un moment clé de sa vie. Sans rien dévoiler, nous verrons, notamment via des personnages croisés ou des situations, que Vincent traverse une transformation en même temps qu’il traverse la France. Plus on lit Fidji, plus on sent la direction venir avec ce mélange de plaisir et d’appréhension. Un peu comme si Vincent, c’était un peu nous. Alors, c’est vrai que certains passages peuvent paraître exagérés ou prévisibles mais il en ressort un beau récit qui laissera songeur.
Visuellement, le travail de Goux est sympathique même si j’attendais un peu plus de détails sur les personnages ou les décors. Le choix des couleurs et des teintes est parfait notamment grâce à Iuliia Leonidovna Pinchuk qui livre de beaux arrangements mais j’attendais un peu plus des dessins de Goux.
Ceci étant, Fidji est un beau récit qui ne laissera pas indifférent.
Les compagnons de la Libération - Tome 10 : Grenoble - note : 8/10
La belle collection des éditions Grand Angle sur les compagnons de la Libération s'enrichit d'un dixième tome consacré à la ville de Grenoble. En effet, derrière les 1038 compagnons de la Libération se cachent 23 collectivités civiles et militaires. Et après l'île de Sein (tome 8) et Vassieux-en-Vercors (tome 9), c'est la ville de Grenoble qui bénéficie de cet éclairage. Car une intense activité de résistance s'y est organisée notamment avec les "groupes francs". Une résistance qui prendra tout son éclat par la démonstration de la manifestation du 11 novembre 1943. mais l'occupant n'est pas en reste avec une terrible répression qui n'arrêtera pas pour autant les actes de résistances de sabotages tous plus audacieux les uns que les autres.
© Grand Angle 2024.
Pour mettre en lumière ce pass glorieux, Jean-Yves LE Naour et Philippe Tarral (dessins) mettent en scène une jeune collégienne qui vient interroger un ancien résistant dans un hepad, légèrement bourru mais qui va vite changer d'attitude face à cette démarche. Une façon de montrer le besoin de recueillir les témoignages pour la jeunesse et pour ne pas oublier. Et les deux auteurs parviennent à y mettre un peu d'humour.
Red Gun – Tome 1 : La voie du sang – note : 7/10
Le western est un genre qui continue de nourrir les lecteurs en quête d’aventures comme si l’archétype du « cow boy » avec son pistolet rappelait la figure du chevalier aidant la veuve et l’orphelin. Avec Red Gun, nous sommes dans cette idée avec un héros qui prendra corps sous la plume de Jean-Charles Gaudin (habitué des héros et héroïnes avec Marlysa ou Androïdes) et sous le crayon de Massaglia et les couleurs de Facio.
© Soleil 2024.
On découvre alors Terrence Nichols, un chasseur de primes héros de la guerre de Sécession et qui est connu pour son Red Gun, son pistolet rouge héritage sanglant de la guerre. Nichols est donc un homme hanté qui tente de faire le bien et cela le mène à enquêter sur des meurtres qui ont lieu sur le tracé d’une ligne de chemin de fer aux enjeux importants. Une enquête qui sera intéressante à suivre même si le dénouement semblera se faire un peu vite à mon goût. Cela dit, on découvre un héros profondément humain dans ses qualités mais aussi ses fêlures.
Les dessins de Massaglia seront sympathiques pour poser l’ambiance même si le soucis du détail ne sera pas ce que l’on doit chercher avec cet album.
Une bonne première enquête de Nichols et on a hâte d’en apprendre davantage sur lui et de voir où l’aventure va le mener.
Les couvertures des 3 albums - © Delcourt - © Grand Angle - © Soleil 2024.