Dargaud : M Blaireau et Mme Renarde T6, Filles des oiseaux, Mia & co T1

/ Critique - écrit par plienard, le 19/09/2016

Trois histoires avec trois héroïnes chez Dargaud : une jeune renarde, une pensionnaire dans les années 60 et une collégienne très actuelle. Mais où sont passés les hommes ?

Monsieur Blaireau et Madame Renarde – Tome 6 : Le Chat sauvage – note : 7.5/10

Si vous cherchez une belle petite BD pour vos enfants, je vous recommande chaudement la série monsieur Blaireau et Madame Renarde aux éditions Dargaud. On en est déjà au sixième tome par le duo scénariste-dessinatrice formé par Brigitte Luciani et Ève Tharlet et le maitre mot de la série est la douceur. Et elle permet surtout d’aborder des sujets très actuels auprès des plus jeunes par le biais d’un conte animalier. On y découvre madame Renarde et sa fille Roussette vivant dans le même terrier avec monsieur Blaireau et ses trois blaireautins, Glouton, Carcajou et Cassis (qui a droit aussi à une série à son nom par les mêmes auteures et le même éditeur pour les premières lectures des très jeunes).


©Dargaud édition 2016.

Les quatre enfants rencontrent le célèbre Chat sauvage qui va présenter un spectacle d’acrobaties dans les arbres. C’est une star dans le monde de la forêt et Roussette est toute heureuse d’essayer de l’imiter. Mais l’artiste et ses assistantes genettes (mammifères carnivores de la taille d’un chat) se moquent d’elle sans ménagement en ironisant sur le fait qu’elle vive avec des blaireaux et qu’elle monte dans les arbres. La pauvre petite en est traumatisée et quitte le territoire de la famille à la recherche de « vrais » renards.

C’est sur le thème du questionnement existentiel de l’enfance que ce déroule ce récit. Une question importante qui amène à l’acceptation de soi et des autres. Les aquarelles d’Ève Tharlet sont de toutes beautés et offrent de la douceur à cette tendre histoire. On comprend facilement que cette série soit recommandée par l’éducation nationale pour la lecture en cycle 2 (CP-CE1-CE2). Elle pourra maintenant se targuer d’être recommandée aussi par KRINEIN J.

 

Filles des oiseaux – Tome 1 – note : 7/10

Un album de Florence Cestac est toujours un événement en soi. L’unique femme à avoir été grand prix du festival d’Angoulême (c’était en 2000 déjà !) revient un peu sur son passé de jeune pensionnaire chez les bonnes sœurs dans Filles des oiseaux aux éditions Dargaud. Un album pas totalement autobiographique mais qui emprunte, bien sûr, quelques souvenirs de l’auteure et qui s’inscrit plus dans le témoignage d’une époque que celui du récit d’enfance.


©Dargaud édition 2016.

La jeune Thérèse demande à rejoindre la pension des oiseaux à Honfleur tenu par des religieuses. Et dès le premier jour, elle se demande déjà pourquoi elle a fait ça. Pourtant la vie à la ferme, ce n’est pas la joie. Un père qui a tendance à abuser de la boisson et c’est la famille qui trinque. Alors la vie en pensionnat devrait la faire échapper à tout cela. Et puis elle rencontre Marie-Colombe, venue de Neuilly, parce qu’elle est insupportable. L’entente se fait rapidement entre elles, la paysanne, et Marie-Colombe, la fille de millionnaire. Et elles vont « se fendre la margoulette ».

Le trait de Florence Cestac a ceci de particulier qu’on se sent tout de suite à l’aise à la lecture. On sait qu’on va passer un bon moment avec ces personnages au nez si gros. Ils ne sont jamais les mêmes mais on les reconnaît entre mille. Cette histoire ne fait pas exception, même si le début apparaît un peu rapide avec la rencontre entre les deux jeunes filles, notamment en page 11 où une succession de scénettes donne le tournis. Mais une fois que les présentations ont été faites, que le lecteur a bien compris le lien qui se tisse entre Thérèse et Marie-Colombe et que l’on rentre plus dans l’histoire avec un vrai récit, le plaisir peut commencer. Et c’est parti pour un retour dans la France de De Gaulle !

 

Mia & Co – Tome 1 – note : 6.5/10

Vanyda nous propose une nouvelle série aux éditions Dargaud comme elle sait si bien les faire. Après Valentine (six tomes chez Dargaud) et Un petit goût de noisette, c’est le retour de l’auteure dans le monde de l’adolescence, des copains et des jeux vidéo.

L’héroïne, car c’est encore une héroïne, s’appelle Mia. Elle est en 4ième et tout ce qui compte c’est sa bande de copains et les jeux vidéo, ceux de bastons, notamment, où une technique personnelle mais efficace la rend imbattable. Mais c’est aussi l’âge des rencontres, des premiers concerts.


©Dargaud édition 2016.

Vanyda nous livre une histoire qui rappellera bien des souvenirs à des parents et retranscrit avec une certaine tendresse la vie de quatre adolescents qui ont la belle vie, il faut bien l’avouer. Des parents y sont plus que compréhensifs, et vont devoir réagir sur la fin.

Mais pour faire une belle histoire, il faut aussi de beaux dessins. C’est la mission qui est dévolue à Nicolas Hitori De qui montre un certain talent à faire de la BD française dans un style manga. Son trait fin fait merveille dans l’expression des personnages.


Les 3 couvertures - ©Dargaud édition 2016.