Dargaud : Apogée T1, Le démon de Mamie, Bienvenue à Pandemonia

/ Critique - écrit par plienard, le 22/05/2025

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Apogée - Tome 1 : Les boucles du Celadön - note : 8/10

Le trio d'auteur - Fred Duval, Fred Blanchard et Emem - reviennent avec le préquel de la remarquable série, Renaissance (6 tomes chez Dargaud). Les fans peuvent donc se réjouir par avance de retrouver leur univers préféré avec ce nouveau cycle prévu en 3 tomes.


© Dargaud 2025.

 

On démarre sur la planète Ötöne où un père accompagné de sa fille et de son fils, s'est rendu pour réparer un relais défectueux. Ce sera ainsi l'occasion de profiter en famille du fameux coucher de soleil de la planète. Pendant que leur père travaille, les deux adolescents en profitent pour s'éloigner et découvrir les charmes de la planète. Ils vont alors se retrouver pris dans le début d'une guerre ourdie par la civilisation Öuröbörös.

Dans ce premier tome, on retrouve le Complexe et les toujours belliqueux Öuröbörös, mais aussi les premiers contacts avec l'espèce humaine, à une époque très largement antérieure à la période de la série Renaissance, puisqu'il s'agit de Romains.

Le récit se concentre plus dans la guerre en cours que dans le développement de cette confrontation mais on retrouve ce mélange de Sillage et de Star wars, entre action et présentation des enjeux politiques. Les couleurs et l'éclectisme dans les personnages restent toujours une force de cet univers.

 

Le démon de Mamie - note : 8/10

À chaque nouvelle étape de la vie, Florence Cestac met en scène son personnage de Noémie. Après le Démon de midi, le Démon d'Après, et le Démon du soir, place à celui de Mamie qui hante les pages de son nouvel album.


© Dargaud 2025.

 

L'humour de l'autrice y est toujours bien présent et donne un inventaire à la Prévert de la vie d'une mamie : des joies aux tracas, cette partie de la vie n'est pas la moins active car il y faut gérer les petits-enfants, les enfants et ses parents. L'autrice ne laisse rien au hasard pour le bonheur de ses lecteurs et de ses fans.

 

Bienvenue à Pandemonia - note : 8/10

Ismaël Posta est coach en développement personnel et prône l'optimisme à tout va pour régler les problèmes. Après un nouveau meeting réussi, il meurt bêtement étouffé par une olive avalée de travers. Puis on le retrouve à la descente du train qui l'a emmené en Enfer !


© Dargaud 2025.

 

Comment cet homme, toujours positif, qui prône le bien-être et l'optimisme, peut-il se retrouver ici ? Une erreur d'aiguillage à n'en pas douter. Il va falloir porter réclamation, il n'y a pas d'autre choix. D'autant qu'il est certain de sa bonne foi ! Pendant ce temps, c'est la crise à la direction. Les arrivées sont toujours plus massives. Le conseil d'administration se plaint  et menace le DG qui botte en touche et cherche à échapper à ses responsabilités.

Après le Zombillénium d'Arthur De Pins, l'argentin Diego Agrimbau imagine aussi les Enfers comme une société privée soumises à des problèmes de gestion et de direction. Au travers de cette métaphore sur notre société réelle et qui n'est pas dénuée d'un certain humour satirique, le scénariste égratigne les gourous en développement personnel avec son personnage d'Ismaël d'un premier abord plutôt honnête. Mais c'est bel et bien un escroc convaincu de son bienfait. Et n'est-ce pas là le pire des gourous ? Plus anecdotique, mais pas moins amusante, la pique de l'auteur qui "exerce une petite vengeance personnelle" contre les agents immobiliers (cf interview Casemate n°187H).

Gabriel Ippoliti, compatriote du scénariste, donne à son personnage le physique de Ken (celui de Barbie), un cliché de l'homme hollywoodien attirant. Derrière ce physique, l'homme exerce encore plus son attirance. Mais est-il conscient de son escroquerie ? Ou est-il lui-même victime de son discours ? On ne le sait jamais vraiment tout au long de l'album.

Le dessinateur donne une réalité à cet univers infernal entre réalité brute et satire sociale.

 


Les couvertures des 3 albums - © Dargaud 2025.