Aya de Yopougon, de la BD au film
Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 03/08/2013 (Tags : aya yopougon marguerite abouet film clement oubrerie
Une bande dessinée reprenant les deux premiers albums et qui ont servi à l'élaboration du film, un livre sur les coulisses du film et voila un été "à l'africaine" fait de chaleur et de bonne humeur. Indispensable !
Aya de Yopougon est une série terminée en 2010 de six albums chez Gallimard et écrite par Marguerite Abouët et dessinée par Clément Oubrerie. En ce mois de Juin 2013, pourtant l’actualité va être brûlante pour son héroïne ivoirienne, Aya. En effet, avant la sortie du film d’animation, Aya, le 17 Juillet 2013, un album spécial reprenant les deux ou trois premiers tomes a vu le jour. Ajoutez à cela un album du film reprenant les étapes de sa formation et la boucle sera bouclée.
DR.
Aya est une jeune ivoirienne qui habite le quartier de Yopougon, un quartier d’Abidjan. Son père travaille pour la Solibra une entreprise de bière. Ses amies Bintou et Adjoua sont autant frivoles qu’elle est sérieuse. Les relations garçons-filles sont d’ailleurs un des thèmes majeurs de cet épisode avec Adjoua qui va tomber enceinte et va déclarer que Moussa le fils du PDG de la Solibra est le responsable. Ce n’est bien sûr pas vrai, et c’est le visage du bébé va le dévoiler.
Si la lecture de cette série peut être compliquée au départ : les dialogues cherchent à être au plus proche de la réalité avec des expressions imagées ivoirienne (un dictionnaire est d’ailleurs disponible à la fin de l’album pour vous aider), il y a cependant un certain plaisir à découvrir ce dialecte. Les situations sont cocasses, et si les drames sont présents, l’humour et la bonne humeur sont toujours présents.
Les personnages sont quant à eux très sympathiques. Si leur comportement peut paraître parfois un peu étonnant – nous sommes dans les années 70 dans un milieu africain – il y a une bonhomie et une joie tout à fait communicative. Les filles sont libérées, les hommes sont coureurs, cela peut paraître caricatural, mais comme cela est écrit par Marguerite Abouët, on ne peut pas la taxer de vision européenne ou coloniale. La jeune femme est née à Abidjan et a vécu son enfance à Yopougon. Elle expose ici sans doute des souvenirs de jeunesse, le tout avec un sens positif. Car si les femmes sont trompées, on ne peut pas dire qu’elles se laissent faire et on voit qu’elles ont aussi un pouvoir sur leur homme et surtout une grande noblesse dans leurs attitudes.
Alors, albums ou film ? Pour moi, il n’y a pas de détails à faire, les trois assurément. Vous passerez sans aucun doute un bon moment dans tout les cas.
La couverture du double album.