Les Zombies qui ont mangé le monde - Tome 4 - La guerre des papes
Bande Dessinée / Critique - écrit par riffhifi, le 03/02/2008 (Déconne trashouille et anti-cléricalisme décérébré : Frissen et Davis ne sont toujours pas adeptes de la délicatesse. Mais ce n'est pas l'objet de la série.
Le quatrième tome de la bande dessinée en Gore-o-scope et Terrorcolor est arrivé : les zombies mangent le monde depuis 2004 maintenant, ce qui prouve qu'ils avaient sacrément faim au début.
En fuite depuis qu'ils ont accidentellement tué Jésus (!), Freddy Merckx, sa nana Maggie Neard et son beauf Karl se cachent respectivement derrière une moustache, des cheveux blonds et une moustache. Freddy est devenu exterminateur de termites, un métier dans lequel il n'excelle pas ; et pendant ce temps, deux papes reviennent à la vie et revendiquent tous les deux leur trône de pape...
Les zombies qui ont mangé le monde fait partie de ces bandes dessinées qui posent un problème de classification entre franco-belge et comic book américain : le scénariste Jerry Frissen est belge, le dessinateur Guy Davis américain ; les
Humanoïdes Associés ont un pied en France (à Paris) et un autre aux USA (Humanoids Inc, Los Angeles) ; et le sujet combine l'horreur à l'américaine avec la beauferie toute française du héros, qui porte le nom... d'un coureur cycliste belge ! Le scénariste belge situe l'intrigue à Los Angeles mais le dessinateur américain privilégie un trait qu'on pourrait qualifier de franco-belge... Bref, la série est une raison de plus de voir au-delà des frontières, et de réaliser que le mélange des cultures bd ne se fait pas qu'avec l'Asie.
Tout ça pour dire .. ? Ah oui, que si la moustache façon Motorhead sied à merveille au monstrueux Freddy Merckx, le côté zombie de l'affaire commence à sérieusement s'émousser dans ce quatrième épisode : les morts vivants sont désormais réduits à de la pure chair à pâté, sorte de sous-race victimisée de façon un peu comparable à leurs cousins du film Fido. L'intrigue des deux papes zombies semble d'ailleurs un peu forcée et ne prend forme que dans les dernières pages de l'album. Du coup, toute la place est désormais occupée par l'envahissant Freddy Merckx, sorte de fils caché du Profesor Furia de Lucha Libre (normal, c'est le même scénariste) et du Pascal Brutal de Riad Sattouf, pour le côté virilement conquérant et la vulgarité suintant de tous les pores de sa peau mais que personne ne semble remarquer.
Malgré une petite baisse de régime, on se réjouira cependant du ton toujours très libre de la série, de plusieurs bons gags autour d'une belle-mère et d'une dose de psychédélisme de bon aloi. Et puis quand on aime les zombies, on ne compte pas...