7/10Zappa & Tika - Mission 001 - Contamination planétaire

/ Critique - écrit par iscarioth, le 25/05/2006
Notre verdict : 7/10 - « Ils sauvent le monde et tout le monde s'en fout ! » (Fiche technique)

Zappa & Tika n'a strictement rien de révolutionnaire, réutilise des ressorts comiques bien connus mais fait preuve de suffisamment d'intelligence pour être lu et apprécié.

Le film d'espion comique est un genre assez prisé par le cinéma. On citera Austin Powers, Espion Amateur ou encore le récent OSS 117 et, pour les plus petits, Cody Banks agent secret. Cette vague fait suite à la franchise James Bond, la plus prolifique de l'histoire du cinéma, lancée dans les années soixante.

37180_250. Zappa & Tika joue avec cet univers. Les deux anti-héros sont des espions gaffeurs, plongés dans un univers de science-fiction parodique type Futurama de Matt Groening. Thierry Robin maîtrise bien son univers. Les vingt premières pages de l'album nous présentent un monde futuriste déjanté, avec une multitude d'extraterrestres aux allures farfelues, et des gags par dizaine. Thierry Robin exploite bien la vignette à gags multiples. Sur une seule et même case, on peut bien souvent relever plusieurs éléments comiques. Zappa & Tika semble se destiner en priorité aux plus jeunes, comme l'indique l'appendice, qui explique certains mots de vocabulaire élémentaires pour un adulte. En conséquence, rien de bien agressif dans l'humour proposé. Les deux personnages principaux sont très pittoresques, calqués sur le credo habituel du couple antagoniste avec un petit excité et un gros mou. On retrouve la petite histoire d'amour platonique, la bande de gros costauds agressifs, le patron râleur et surtout la super-méchante, une jeune golden woman en tailleur. Il ne leur manque plus que le petit animal de compagnie.

37181. Malgré la réutilisation des codes habituels, Zappa & Tika parvient à nous surprendre et à nous faire sourire. Tout d'abord, cette première mission donne dans l'autodérision. Thierry Robin ne réexploite pas froidement la mécanique scénaristique habituelle, il se moque des clichés du genre au travers des remarques de ses personnages. « Ca, j'aurais dû m'en douter ! Quand le super méchant donne toutes ces explications, c'est que le héros est condamné ! » lance Tika après l'habituel monologue de Miss Klaatu l'hégémonique. Meilleurs encore, sont les clins d'oeil lancés à l'actualité. On sait bien que certaines séries pour enfant communiquent plus ou moins gracieusement des messages qui peuvent être compris par les adultes et moins bien saisis par les plus petits. Ce double sens de lecture, c'est notamment ce qui a fait la force d'Astérix et Obélix. Dans Zappa & Tika, l'ennemi juré est une entreprise multiplanétale (et oui, l'international n'était qu'un commencement) nommée CosmoCorp, qui vend dans ses fast food des hamburgers à base de « vnoüches » folles. L'album dénonce aussi des situations de racisme et de préjugés. Les références à l'actualité sont claires pour le lecteur adulte et le message, pleinement compréhensible par l'enfant.


Zappa & Tika n'a strictement rien de révolutionnaire, réutilise des ressorts comiques bien connus mais fait preuve de suffisamment d'intelligence pour être lu et apprécié. Une bonne idée de cadeau pour les plus petits.