8/10Wounded, western à l'ouest

/ Critique - écrit par Sylvain, le 12/05/2011
Notre verdict : 8/10 - A Porcupine, on fait du cheval... (Fiche technique)

Tags : ouest western etats film guerre indiens critiques

Edwards est un jeune photographe qui part dans l'ouest sauvage pour prendre en photo la "pacification" de la ville de Porcupine. Il ne sera pas seul car la ville est en prise avec un tueur mystérieux, qui n'est pas sans rappeler Jack l'éventreur...

Damien Marie est un scénariste que j'apprécie particulièrement, notamment pour sa série Ceci est mon corps/NEED ou encore pour Parce que le paradis n'existe pas. Ici, il signe le scénario d'un western, ce qui semble être un ovni dans la collection Grand Angle de Bamboo.

Wounded, western à l'ouest
DR.
Bien sûr, il ne s'agit pas de n'importe quel western où le héros est un homme au grand coeur, qui va tataner les méchants à la fin. Non, il s'agit d'un western ou il y a des personnages principaux, mais où les héros n'existent pas. En effet, qui pourrait être le héros de cet album ? Edwards, le photographe mal dans sa peau qui a abandonné son Angleterre pour découvrir les horizons de l'ouest américain ? Farshing, le militaire qui poursuit son œuvre de "pacification" en éradiquant tout ce qui peut l'être sans souffrir aucune conséquence (bisons, criminels et indiens) ? Elizabeth, la maîtresse d'Edwards, qui part elle aussi dans l'ouest pour une mission dont on devine juste qu'elle est sombre et mystérieuse ? Ou enfin le tueur sadique qui rôde à la suite de tous ces gens ? Aucun de tous ceux là ne mérite assurément le titre de héros...

Wounded, western à l'ouest
DR.
A n'en pas douter, s'il y a vraiment une entité à suivre, elle est beaucoup plus abstraite : c'est l'Amérique, encore jeune et sur la voie de devenir un grand pays, mais qui se cherche et ne se trouve pas.

Comme je le disais, le scénario est bien construit. On suit les protagonistes, on s'interroge sur leurs relations, sur leur vraie nature, et on devine que la suite nous réserve des surprise, avec peut-être le retour de la mort qui tue (ou alors la rédemption du sociopathe de service)...

Le dessin est lui aussi bien tourné, même si je n'adhère pas toujours à la volonté de simplification de Malnati (notamment avec le vide sidéral qui peuple certains arrières-plans, probablement pour concentrer notre regard sur l'action, ce qui a le don de m'énerver). La couleur est aussi de Malnati, et elle sert parfaitement le dessin, même si j'aurais aimé parfois un coup d'électrochoc avec des contrastes forts (notamment lors des rêves de l'un des personnages).

Au final, avec cet album, la collection Grand Angle nous sert une belle histoire, joliment dessinée et qui semble avoir un fort potentiel, à suivre donc !