Voyageur - Passé Tome 1
Bande Dessinée / Critique - écrit par athanagor, le 05/05/2010 (Tags : voyageur tome eric pierre stalner boisserie glenat
Premier tome de la dernière tétralogie du projet de Stalner, cet opus parvient à nous immerger dans le temps mais pas à nous garder la tête sous l'eau.
Téléporté dans un passé sale et glauque, en 1165 au pied de la cathédrale Notre-Dame en pleine construction, Lou va devoir se passer de papier toilette pendant quelques temps. Venu dans le passé pour préserver le futur,
Toi, t'es mon pote...il va devoir retrouver Fish pour rejoindre le présent. Ne parvenant pas à mettre la main dessus, il usera sa patience au côté de Viviane et de son père, Elie. Sous la protection de ce dernier, en charge des travaux de sculpture sur la cathédrale, il apprendra à forger la pierre et laissera même un petit souvenir aux générations futures.
Une chose immédiatement agréable à la lecture de cet ouvrage, c'est que même si on ne s'est pas gaver les huit tomes précédents, on parvient à raccrocher des wagons à peu de frais, voire à développer une assez bonne intuition de ce qui s'est passé précédemment. Le bon point pour le lecteur, c'est qu'il ne se sent pas irrémédiablement perdu dans l'intrigue. Le mauvais point pour l'éditeur c'est qu'on ne voit pas naître une terrible envie de se procurer les opus précédents, vu qu'on pige pas trop mal avec seulement celui-là. Pourtant il se trouvera toujours des fans de Stalner pour nous crier que c'est une très mauvaise idée, et que cela vaut vraiment la peine de tout lire pour bien sentir la majesté mystique qui émane de l'ensemble.
Et on ne saurait les en blâmer complètement, même sans faire partie de leur nombre. Les éléments en faveur de cette bienveillance se trouvent principalement dans le déroulement de l'histoire, et sa mise en scène qui autorise une réelle immersion dans ce vieux Paris pourri. Cette plongée, il faudra la déduire principalement du travail de
Papiers ! Carte de séjour !l'auteur, du choix de ses personnages et des situations dans lesquelles il les engage, bien plus que de l'aspect graphique qui n'inspire pas, en dehors des représentations architecturales, d'enthousiasme.
Ceci dit, si certains passages sont de toute évidence obscurs au lecteur novice du fait de son ignorance, d'autres dénoncent plus des légèretés dans le scénario. Ainsi certaines transitions obligent à revenir une page en arrière et le dénouement final semble être le résultat d'un incompréhensible tour de magie qui sent bon la roue de secours, même en prenant en compte le pouvoir des deux protagonistes. Alors peu importera vraiment que tout se tienne au regard de ce qui est arrivé précédemment. Le simple fait d'avoir à se le demander limitera l'optimisme.