7/10Turo - Tome 1 - Le crâne du Roi-sorcier

/ Critique - écrit par plienard, le 08/02/2011
Notre verdict : 7/10 - Un premier tour ... (Fiche technique)

Tags : turo guerrero mateo tome lombard format bdgest

Dans une histoire d’héroïc-fantasy, il faut un elfe, un nain, des hommes, des magiciens. Mattéo Guerrero a mis tout cela pour nous offrir un bien bel album.

Turo est un jeune adolescent, fils d’un garde-frontière, doué d’une force et d’une agilité incroyable. Un jour, alors qu’il était parti à la chasse, il rencontre Bezay l’elfe et Richard l’homme poursuivis par des spectres. Sauvés in-extrémis par un mystérieux ermite, Turo va alors suivre l’elfe pour découvrir le monde.


DR.
Des elfes, des nains, des forces maléfiques, des animaux fantastiques voire même des monstres, tous les ingrédients pour une série d’héroïc fantasy sont là. Des personnages aux grands yeux, des cheveux raides, des expressions grimaçantes voire enfantines, ses caractéristiques correspondent, elles, au style manga. On découvre donc, ici, un album d’héroïc-fantasy à la sauce manga dans le style BD franco-belge. Un mélange des genres qui est initié par Mattéo Guerrero. C’est son premier album de bande dessinée en tant qu’auteur complet (scénario et dessin). Il a déjà dessiné quelques « teveos » espagnols ainsi que des comics américains. On se rappelle aussi ses dessins dans la série
Beast. Il se lance ici dans le scénario où il parvient à faire cohabiter plusieurs style avec plus ou moins de bonheur.


DR.
Côté scénario, l’intrigue est prenante. On a certes une histoire de fantasy simple, mais l’auteur parvient à laisser quelques interrogations essentielles qui accrochent : pourquoi le crâne détenu par Bezay est-il si important ? Que va devenir le capitaine Maldonado ? Quel est le lien entre Turo et la jeune disciple de Lucie ? Quel est le pouvoir de Lucie ? Côté dessin, on voit bien la maîtrise de l’artiste. Les dessins sont dignes d’un grand mangaka. On serait presque convaincu s’il n’y avait pas ces quelques expressions, très manga (trop manga ??), qui casse l’effet dramatique de certaines scènes et leur confère trop d’humour. Le propos étant plutôt sérieux, ces effets humoristiques n’apportent vraiment rien et tombent au mauvais moment. C’est dommage car on sent que ce style lui convient bien et qu’il y est à l’aise. Car malgré ces énervantes expressions figées, l’album serait impeccable. On oscille entre humour et sérieux et le lecteur ne sait pas trop à quoi s’en tenir. Il veut faire du Lanfeust ou du seigneur des anneaux ? Sans doute, un peu des deux.

Au final, malgré un début irritant – on se demande si on n’a pas droit à une adaptation du seigneur des anneaux en BD – on s’éloigne vite de cette influence (même si elle reste inconsciemment à cause du sujet). L’intérêt est aiguisé et on attend des réponses à nos questions impatiemment. Ce sera pour Septembre 2011.