Le Tueur - Tome 10 - Le Coeur à l'ouvrage
Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 06/02/2012 (
Nous étions dubitatifs quand nous avons laissé le tueur dans sa volonté de se reconvertir en chef d’entreprise. On le retrouve associé à ses comparses, Mariano et Haywood, à la tête de Petroleo Futuro Intercional qui va s’ocupper de gisements off-shore dans les eaux territoriales cubaines. Ils resteront pourtant dans l’ombre, derrière l’homme de paille mexicain, Aureliano Guzman. Mais ce nouveau concurrent dans le monde du pétrole n’est pas pour plaire à tout le monde et suscite des convoitises. Il va donc falloir, pour les trois associés, prendre les mesures nécessaires pour sauvegarder leurs intérêts.
Dixième album de la série, le cœur à l’ouvrage clôt le second cycle de manière définitive (?). Si le tome précédent avait un peu déçu en terme de tueries, on se souvient surtout des monologues moralisateurs de Frank. Il reprend, ici, ses idées gauchisantes et moralisatrices, faisant étalage de son écœurement de la société de consommation occidentale. De là à penser que les auteurs, Luc Jacamon (au dessin) et Matz (au scénario), se servent de leur personnage pour faire la critique de la société, il n’y a qu’un pas que l’on franchit facilement. D’autant plus qu’il (Frank) ou ils (les auteurs) met(tent) en évidence la bêtise et l’ignorance des électeurs. En ces temps d’élection présidentielle, il est difficile de ne pas y voir un message.
Heureusement, l’album ne se résume pas à cette nouvelle diatribe de la société, qui est présente pour justifier les agissements du tueur. Coups de feu et coups de poing sont bel et bien là, et nous montrent un tueur toujours aussi cynique et froid. Le dessin glacé, dans de grandes cases, est tout simplement splendide. On regrettera, bien sûr, quelques plis de costumes qui tombent mal, ou des perspectives un peu ratées. Mais on se laisse aller à suivre les trois complices mettre à profit leurs anciennes qualités pour sauver leur nouvelle situation.
Comme je l’ai précisé plus haut, ce tome marque la fin du second cycle. On est d’ailleurs en droit de se demander si cela n’annonce pas la fin tout court, tant le discours des dernières pages sonnent comme un adieu. Il y a pourtant quelques indices dans les pages précédentes qui laissent à penser que le tueur aura quelques problèmes à régler dans l’avenir. Mais cela, seuls les auteurs le savent.