7/10Terres lointaines - Episode 1

/ Critique - écrit par riffhifi, le 29/03/2009
Notre verdict : 7/10 - P comme Icar (Fiche technique)

Tags : terres lointaines leo episode tome icar dargaud

Entre deux mondes d'Aldébaran, Leo fait un écart par la planète Altaïr, en compagnie cette fois du dessinateur Icar (ex-Francard). Dépaysant, l'album donne envie de voir la suite.

Qui est donc le mystérieux Icar, illustrateur de cette nouvelle fantaisie de Leo ? Serait-il possible qu'il s'agisse d'un nouveau dessinateur, jusqu'ici inconnu au bataillon ? Non pas : il s'agit simplement d'un pseudo de Franck Picard, qui jusqu'alors signait Francard : dessinateur pour Giordano sur Jeepster (de 1992 à 1996), puis pour Froideval sur Fatum (cinq tomes de 1996 à 2001) et Anamorphose (un seul tome, paru en 2005), l'individu s'y connaît en science-fiction. Souhaitons que ce nouveau nom lui permette de prendre son envol sans se brûler les ailes. Leo, de son côté, repose ses mains usées par les mises en images de Kenya et Antarès, et signe ici le scénario, dans la droite lignée d'Aldébaran et de
ses mondes associés.

Paul et ses 18 ans débarquent sur la planète Altaïr-3 avec une maman et une jeune sœur : le trio est venu rejoindre le papa installé sur place depuis quelques années. Pas de bol, ledit papa pointe aux abonnés absents, et Paul doit s'acclimater à ce monde inconnu et hostile tout en assumant le rôle d' "homme de la famille". Il fait également deux rencontres qui le marquent : celle de Claire, la séduisante jeune fille qui partageait le même vol que lui, et "Monsieur Step", un extraterrestre dont le véritable nom est imprononçable pour un humain. Le bonhomme est un Stepanerk (nous voilà bien), et ressemble grosso modo à un crabe humanoïde (voir la couverture de l'album).

Comme dans les autres récits de science-fiction de Leo, le bestiaire constitue la majeure partie de l'intérêt. Dans les albums les moins recherchés, il n'est question que de décorer ou de peupler les pages à coups de frissons faciles, ce qui est toujours appréciable ; mais dans les scénarios plus poussés, comme ici, la créature-vedette possède une dimension supplémentaire. Véritable héros de ce premier épisode, le Stepanerk rayonne instantanément d'une dimension iconique incontestable, à la fois grâce à ses capacités de combat über-cools (une composante un peu gadget, à destination de la frange jeune du public) et par sa ... ses fesses seraient-elles en train de manger son string ?!
... ses fesses seraient-elles
en train de manger son string ?!
philosophie inflexible qui se décompose de façon binaire : rechercher ce qui est agréable et éviter ce qui ne l'est pas. Un mode de vie que l'on qualifierait volontiers de simpliste et d'inapplicable, si le personnage ne s'ingéniait à le mettre en application sous nos yeux avec placidité, tel un Spock démontrant qu'il est possible de n'obéir qu'à la logique.

Terres lointaines n'en est qu'à son prologue, on attendra donc la suite pour savoir si Leo et Icar ont plus à offrir qu'un extraterrestre charismatique. Les soucis familiaux de Paul semblent bien convenus pour l'instant, de même que les péripéties qu'il traverse ; aura-t-on la chance de voir un peu de nuance s'immiscer dans la présentation manichéenne qui est faite ici des caractères ? La réponse viendra avec l'épisode 2 d'une saga qui pourrait bien se révéler plus intéressante qu'Antarès.