6.5/10Secrets : L’Angélus - Tome 2

/ Critique - écrit par riffhifi, le 25/09/2011
Notre verdict : 6.5/10 - Dali, c’est fini (Fiche technique)

Suite et fin d’un joli diptyque, qui s’enlise malheureusement un peu trop dans les méandres de ses explications généalogiques.

Après un premier tome enthousiasmant paru l’an dernier, L’Angélus de la collection Secrets se termine ce 17154-nouvel-article-1.jpgmois-ci par une cascade de révélations. Clovis, le protagoniste quadragénaire atteint d’un myélome, est dans une situation a priori peu enviable : il attend sans espoir une moelle osseuse compatible pour une greffe, vit dans une caravane depuis qu’il est fâché avec sa femme, et n’a toujours pas résolu les mystères familiaux qui se sont réveillés à la vision du tableau de Millet, L’Angélus.

Découvrant qu’il partage certains traits biographiques avec Salvador Dali, Clovis se laisse pousser le poil facial et repeint sa caravane aux couleurs de l’excentricité. De quoi susciter l’animosité silencieuse des habitants du village, et la sympathie amusée de la prof d’arts Mademoiselle Arnaud.

Si le premier tome abordait avec justesse des sujets aussi délicats (et rebattus) que la crise de la quarantaine ou la découverte d’une maladie grave, il parvenait à se distinguer grâce à la composante "enquête artistique" qu’apportait le tableau du titre. Dans cette deuxième partie, L’Angélus n’est quasiment plus abordé, et ne sert que de point de départ pour les découvertes que fait Clovis sur son passé. Découvertes certes tragiques, bouleversantes, mais exposées en si peu de pages qu’elles 17154-nouvel-article-2.jpgfinissent par apparaître comme une accumulation de détails mélo, façon "feux de l’amour des années 60". Arrivé aux dernières pages, le récit livre un ultime rebondissement, du genre de ceux qu’on subit dans un énième tome de XIII. Dommage, sans doute, d’avoir dilué le parcours simple d’un homme perturbé dans une nébuleuse de soucis familiaux trop complexe pour être crédible.

Malgré cet étalage de généalogie un peu laborieux, ce deuxième tome reste attachant : les personnages ne sont pas caricaturaux, leurs relations respirent la sincérité, et l’histoire se clôt sur une note en demi-teinte, sans happy end ostentatoire. Les couleurs automnales et le dessin chaleureux de José Homs habillent idéalement le scénario de l’inusable Frank Giroud, dont on attend probablement les onze ou douze prochaines œuvres dans les mois à venir…