Les Quatre de Baker Street - Tome 2 - Le dossier Raboukine
Bande Dessinée / Critique - écrit par athanagor, le 09/06/2010 (Une nouvelle enquête des garçons de course de Sherlock Holmes, dans un Londres partagé entre la politique des beaux quartiers et les intrigues des bas-fonds.
Sherlock Holmes parti sur une enquête, les Quatre
de Baker Street vont devoir s'improviser détectives. Non pas qu'ils souhaitent piquer le travail du célèbre limier, à la puissance déductive légendaire, mais bien parce qu'une demoiselle en détresse, pourchassée par d'affreux barbouzes, ça ne se laisse pas en attente. Pris dans une intrigue politique, sur fond d'émergence de la pensée socialiste, la police auxiliaire de Holmes va devoir naviguer dans une machination qui vise à décrédibiliser une diaspora russe en quête de liberté.
Toujours sous le coup de crayon de David Etien, à mi-chemin entre le réalisme et
la caricature, Le dossier Raboukine nous emporte dans une histoire victorienne qui se tire la bourre entre action et comédie, le tout placé dans un suppurant écrin d'impression glauque, nécessairement véhiculée par l'aspect de la mégapole. Londres est encore une fois un théâtre exploité avec justesse, donnant une véritable crédibilité au déroulement de l'intrigue, en plus de fournir une ambiance captivante. L'histoire qui y est développée, au long des 56 pages de l'album, ne laisse aucune place au doute concernant le talent narratif de Djian et Legrand et leur capacité à trouver des scénarios originaux, qui se prêtent aussi bien au comique que le dessin véhicule qu'à la gravité d'un contexte plus général. Ici l'exil de propagandistes socialistes et l'incarcération de leur meneur, sur fond de conspiration tsariste, laisse la part belle à la résolution approximative de certaines situations, rendues amusantes par le fait que les personnages principaux, malgré la maturité à laquelle la rue les a forcées, restent des enfants (et un chat).
On retrouve donc avec plaisir cette sorte de spin-off de Sherlock Holmes, dans une histoire riche et structurée qui nous mène par le bout du nez, et portée par un dessin dont la légèreté diffuse permet et encourage une lecture fluide, qu'on renouvellera avec plaisir, espérons-le, dans un prochain tome.