Sherlock Holmes et le Necronomicon, tome 1
Bande Dessinée / Critique - écrit par riffhifi, le 12/09/2011 (Tags : holmes sherlock cordurie necronomicon tome sylvain laci
Après Sherlock Holmes et les vampires de Londres, Laci et Cordurié prolongent les aventures du détective en territoire surnaturel. La magie a bon dos pour combler les trous du scénario.
La collection 1800 de Soleil, dirigée par Jean-Luc Istin, démarrait en début d’année dernière avec Sherlock Holmes & les vampires de Londres. Le diptyque remporte un succès suffisant pour assurer la pérennité de la collection (Mister Hyde contre Frankenstein, Alamo, Dracula...), et le célèbre détective anglais rempile pour un duo d’albums, toujours écrits par Sylvain Cordurié et dessinés par le fidèle Laci.
Dans la continuité directe des précédents, le tome 1 montre Holmes en vadrouille pendant le Grand Hiatus (la période située entre sa "mort" en 1891 et son retour en 1894), privé de la compagnie de Watson mais confronté à toutes sortes d’évènements surnaturels. Cette fois, son enquête va le mener sur la trace du fameux Necronomicon, le Livre des Morts si cher au Bruce Campbell d’Evil Dead… mais l’ombre d’un vieil ennemi rôde sur notre héros !
Si l’on retrouve avec un certain plaisir le Holmes dessiné par Laci, qui a grosso modo les traits de Michael Caine (l’acteur a "presque" interprété le détective dans Elémentaire mon cher… Lock Holmes), on peut maugréer en constatant que quelques pages suffisent à nous ramener à Londres (comment Sherlock a-t-il pu se faire passer pour mort, s’il n’a cessé d’arpenter les rues de sa ville !), où le super-vilain du jour n’est autre que Moriarty (la tarte à la crème des pastiches holmésiens). Le scénario en profite pour "expliquer" quelques bizarreries de l’histoire précédente, à grand coup d’arguments magiques. Cette même magie permet de remplir quelques trous dans l’intrigue (« ah, je n’ai aucun indice qui me permet d’avancer, mais j’ai une grosse intuition, comme qui dirait un pressentiment ») et de justifier le comportement parfois anti-holmésien du personnage-titre (il s’émoustille drôlement vite à la vue d’une donzelle !).
Des facilités dont abuse Cordurié, de la faiblesse de l’intrigue, on se console de plusieurs façons : en se souvenant que dans le premier diptyque, le second tome était meilleur que le premier ; en admirant les planches de Laci, qui recréent toujours avec style le Londres ténébreux du XIXème siècle où s’affrontent malfrats et démons ; et en gardant à l’esprit qu’il reste toujours la possibilité de se replonger, dans le même registre, dans la mini-série de comics Victorian Undead parue l’an dernier chez Wildstorm. Holmes et Watson y affrontaient des zombies (et, oui, Moriarty), dans un Londres post-apocalyptique pas piqué des hannetons. Quitte à délirer, autant y aller à fond.