Perle Blanche : un diptyque en voie de prolongation
Bande Dessinée /
Critique
- écrit par athanagor, le 28/05/2011
Tags : art paris scene oeuvre image musee histoire
Alors qu’il semblait devoir être un second tome, cet ouvrage s’avère être un deuxième. Difficile de dire si c’est une bonne nouvelle, mais en tout cas l’histoire reste très bonne.
Contre la couronne britannique et son odieux commerce d’homme sur les côtes africaines, Perle et Blanche opposent une farouche énergie et libèrent coûte que coûte les chaînes d’esclaves, n’hésitant pas au passage à faire quelques victimes dans les rangs adverse. Tout cela, le gouverneur local ne peut plus le souffrir et il charge Anton de mettre un terme à cette rébellion. Devant 
DR.l’inutilité des moyens traditionnels, ce dernier va se résoudre à faire appel à la même puissance qui anime les deux furies : le vaudou.
Avec le même talent narratif et la même énergie dans l’illustration, aux aspects mêlés de maniérisme et d’Art nouveau, ce tome prolonge son propos et le conclut d’une assez belle manière. Sans traîner la patte ni oublier de s’arrêter sur certains détails, il développe à nouveau son histoire avec un véritable savoir–faire. L’introduction de nouveaux personnages, l’intervention des précédents et l’inspection plus profonde de la personnalité de certains d’entre eux concourt à un ensemble juste, équilibré et toujours bigrement divertissant.
Pourtant un élément sème le doute et déçoit un peu. Le premier tome annonçait clairement l’intention de départ de faire de cette histoire un événement simple sous forme de diptyque. A l’appui de cela on peut citer les deux couvertures complémentaires, représentants chacune une héroïne et présentées dès le quatrième de couverture du tome 1. On peut également citer la conclusion de ce même premier tome, annonçant le suivant comme porteur de la suite et de la fin du récit. Or ici, la conclusion pointe tout droit vers une suite et la continuation des aventures africaines de ces deux jeunes femmes sous la forme d’une série. On a alors l’impression que, le filon et l’idée originale étant bon (et il faut admettre qu’ils le sont), il a finalement été décidé, après coup, d’en faire plus. Nous aurons peut-être l’air bête de nous en plaindre (la critique du tome 1 sur Krinein regrettant justement qu’il ne s’agisse que de deux tomes), mais cela ressemble à un revirement 
DR.de dernière minute, de ceux qui finissent par diluer la soupe jusqu’à la rendre fade.
Ceci étant dit, passé cette impression, qui ne concernent que des intentions supposées, il faut admettre que les auteurs ont su, dans ce deuxième tome, nous coller l’eau à la bouche une fois de plus. Le premier ouvrage donnait envie du second par l’originalité de son thème et le dynamisme de son traitement. Celui-ci développe les tranches de vie et rajoute des personnages mystérieux dont les agissements futurs nous intriguent. Mais surtout, alors qu’ils se gardaient bien d’affirmer quoi que se soit dans les premiers moments, les auteurs installent ici la magie vaudou dans la réalité. Fini les gris-gris et les diseuses de bonne aventure. Ici le vaudou c’est pour de vrai, ça marche et ça colle les chocottes aux blancs. De là cette nouvelle dimension qui donne une justification à une suite, qu’on aura bien envie de lire.