Nu-Men - Tome 1 - Guerre urbaine
Bande Dessinée / Critique - écrit par Canette Ultra, le 17/02/2012 (Tags : neaud fabrice tome journal men livres livraison
Fabrice Neaud n’est pas genre optimiste lorsqu’il nous dit que ces inspirations pour cet album sont Alan Moore ou Katsuhiro Otomo. En effet, les mondes imaginés par ces auteurs sont très sombres et le chaos semble toujours prêt à tout absorber. Cependant, on ne peut pas renier la créativité et l’impact de ces deux auteurs. Les modèles choisis sont donc un bon challenge pour Neaud et il se lance avec Nu-Men. Il s’occupe de tout ou presque et si vous voulez commencer ce premier tome comme il se doit, n’oubliez pas de lire la quatrième de couverture qui va vous mettre dans le bain.
Cet homme a eu quelques problèmes de peau ! Dans un futur proche, un volcan a détruit le continent nord américain, un virus a décimé 99% de la population africaine et les tensions sont vives en Europe où les élections vont avoir lieu sur fond de tensions culturelles. Au milieu de tout ce charivari se trouve, Anton Csymanovski, un soldat de l’armée européenne. L’homme est du genre bodybuilder et il ne fait pas dans la dentelle. Un bon soldat mais qui va se retrouver au centre de toutes les attentions lorsqu’au milieu d’une émeute, il sauve une petite fille lors de la chute d’un immeuble. Cependant, après l’introduction sibylline de l’album et ce qu’à vu Anton, on comprend vite que « toutes les attentions » désignent également un groupuscule mystérieux dont on ne comprend pas encore toutes les motivations. Ce premier tome est un tome où tout se met en place. On y découvre le monde, les personnages et les intrigues. Cependant, vu la somme d’information distillée et le nombre important de faits inexpliqués, nous sommes parfois un peu perdu. Heureusement, Anton ou le mercenaire sont des points de repères évidents et salvateurs. Toutefois, on aurait parfois aimé plus de clarté. Par exemple, en réduisant la longueur de certaines séquences pour privilégier d’autre moment ou pour creuser un peu plus certains personnages.
L'art de réchauffer l'atmosphère ! Heureusement, si l’intrigue garde ses secrets, le graphisme est parfaitement clair ! Là, où le travail impressionne le plus, demeure dans les lieux urbains bourrés de technologie et de détails. Anton, par ailleurs, est un personnage aussi attachant qu’efficace. S’il apparaît parfois comme un gros nounours, il est également un homme plein de ressources beaucoup moins pataud qu’il n’en a l’air. Il en est de même pour le mercenaire que l’on découvre au départ. Il n’est pas un simple homme de main et il est le reflet d’Anton de l’autre côté de la barrière. Le seul bémol dans l’univers de Nu-Men est le « méchant professeur » qui ressemble beaucoup trop au Crâne Rouge que les amateurs de Captain America connaissent bien. Au delà, de leur apparence, la ressemblance se voit également pour leur côté « génie du mal ».
Ce premier tome est donc riche, très riche et même parfois trop riche en évènements. Cependant, il réussit tout de même à accrocher le lecteur grâce à son fort potentiel et à son héros. Technologie de pointe, futur sous haute tension et expérience interdite font donc bon ménage et il sera intéressant de voir où cette série se dirige.
Attention derrière toi, le frère caché du Crâne Rouge !