8/10Les Naufragés d'Ythaq - Tomes 1 à 3

/ Critique - écrit par Rick J., le 30/08/2006
Notre verdict : 8/10 - C'est dans les vieux pots... (Fiche technique)

Tags : ythaq naufrages tome arleston fantasy coffret soleil

Critique des tomes 1 à 3 : Les Naufragés d'Ythaq est un défi lancé au critique. Incroyablement efficace, très distrayant et pourtant sans aucune originalité.

Pilier des éditions Soleil, Christophe Arleston a popularisé en France le genre qui finira par dominer le marché, la fantasy. Après l'ouragan Lanfeust, ses dérivés, et le plus classique Forêt d'Opale, Les Naufragés d'Ythaqnaufrags_ythaq_t1_s_big_s__250.
Tome 1
est la dernière création du prolifique scénariste. Secondé par un Adrien Floch en pleine forme après sa série Slhoka parue chez le même éditeur. Avec un rythme de publication effréné et des volumes généreux en terme de pagination, la série s'est vite imposée dans le paysage BD. Succès oblige, un premier coffret réunissant les 3 premiers volumes est dors à présent disponible. L'occasion de revenir plus en profondeur sur le phénomène.

Le Brume de Comète est un vaisseau interstellaire transportant aussi bien du personnel militaire que des bourgeois en croisière galactique. Mais personne n'était préparé à la tempête qui précipita le vaisseau sur Ythaq, une planète jusqu'ici inconnue. Parmi les survivants, l'officier Granite, jeune femme à la personnalité bien affirmée, Narvath, mécanicien un peu trop naïf et l'aussi belle que vénéneuse Callista. Commence alors une quête pour s'échapper d'une planète pleine de dangers. Mais nos héros sont loin de s'imaginer jusqu'où leur aventure va les mener ni quels secrets recèle Ythaq...

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Tome 2
On reproche souvent à Arleston de reprendre à l'identique toutes ses histoires. Tel une photocopieuse savante capable de décliner le même motif à l'infini avec de subtiles variations. Et ce n'est pas Ythaq qui fera taire ses détracteurs. L'ambiance est très proche de Lanfeust de Troy, tellement même que les fans s'interrogent pour savoir si les deux séries n'évolueraient pas dans le même univers. Une question jusqu'ici en suspend, peut être même volontairement. Les personnages sont pour la plupart sans grand relief, des archétypes d'aventuriers vu et revus. Le rapprochement entre Narvhat et Granite ne repose sur pas grand chose étant donné qu'à aucun moment le scénario ne prend la peine de donner un passé aux personnages. Seule Callista tire son épingle du jeu grâce à un twist à la fin du premier volume et une vraie évolution dans sa personnalité au cours de la série. C'est suffisant pour oublier la fadeur des deux autres qui remplissent convenablement leur quota de baffes et de blagues. Le récit avance bien et semble receler bien des mystères, malgré un ralentissement dans l'intrigue au cours du Tome 3. On espère pour mieux repartir dans le 4. Car Arleston s'y connaît en efficacité, et malgré les reproches que l'on peut faire sur le classicisme de l'intrigue et des situations, l'aventure se laisse lire sans déplaisir. Il faut aussi admettre que le niveau des scénarios de fantasy est de plus en plus tiré vers le bas au fil des ans. Aussi l'on ne boudera pas un bon blockbuster à l'ancienne, sans originalité mais bien ficelé.

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Tome 3
Un plaisir renforcé par les dessins de Floch. Le bonhomme est en effet bien rodé, tout comme sa technique. Le design général est agréable et coloré, les personnages ont leur identité visuelle et les décors sont consciencieusement détaillés. De plus le débit force le respect. Chaque album dépasse en effet les 60 pages, avec un nombre assez impressionnant de cases par planche. Tout ça sans faire de trop lourds sacrifices graphiques. Une prouesse bien trop rare d'autant que le prix reste inchangé par rapport aux classiques 48 pages. Cependant une sensation de déjà vu taraude le lecteur attentif. Car le style, la patte de Floch est très classique, presque banale dans un milieu où les prouesses visuelles et le style manga sont des passages obligés. Son trait ressemble à des dizaines d'autres auteurs, en plus maîtrisé certes, mais malgré tout déjà vu. Pas de quoi décrocher, loin de là, mais sans personnalité.


Les Naufragés d'Ythaq est un défi lancé au critique. Incroyablement efficace, très distrayant et pourtant sans aucune originalité. Comme un pot pourri de tout ce qui se fait en fantasy, suffisamment assaisonné pour qu'on en prenne une louche de plus, et qu'on se surprenne à aimer ça. Peut être en attendons nous trop d'Arleston, à espérer qu'il réitère l'exploit de Lanfeust et relance le genre qu'il a popularisé. Ce ne sera pas pour cette fois. Mais lorsqu'on qu'on à pris conscience de cet état de fait, rien n'empêche d'apprécier Les Naufragés d'Ythaq pour ce qu'il est. Un divertissement pop-corn bien ficelé plutôt joli.