6.5/10Notre mère la guerre - Tome 3 - Troisième complainte

/ Critique - écrit par plienard, le 22/12/2011
Notre verdict : 6.5/10 - à Maël et à Kris (Fiche technique)

Tags : guerre notre mere kris tome mael complainte

L’enquête sur la mort des jeunes femmes n’est pas terminée. Tout le long de la nouvelle enquête, Maël et Kris nous parle de la guerre en général, et de la grande guerre en particulier. Une belle série qui prendra fin dans une quatrième complainte.

L’enquête sur la mort des trois jeunes femmes semblait terminée. Pourtant, le capitaine Janvier force le lieutenant Roland Vialatte à reprendre l’enquête. Les accusés sont morts et un doute subsiste. Le lieutenant, en compagnie du maréchal des logis Desloches va alors repartir de zéro, de Paris jusqu’à Arras, des bordels jusqu’aux tranchées. Troisième et avant-dernier album de Notre mère la guerre, Maël (dessin) et Kris (scénario) continuent dans la qualité, la justesse du propos et une enquête policière haletante.


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La qualité.

Tout d’abord, je sais que je me répète, mais la qualité est la caractéristique principale de la maison d’édition Futuropolis. On sait d’emblée qu’on ne sera pas déçu, ni par le scénario, ni par le dessin. C’est encore une fois vrai. Les visages émaciés de Maël respirent la douleur, la tristesse, voire même la détresse. Les couleurs expriment le manque de vitalité de cette époque (1914 – 1918) où la mort guette à chaque moment. Sauf, lors de cette confrontation entre les soldats et les voyageurs d’un train qui va apporter un moment de fraternité et de chaleur étrangement exprimée par la rougeur de la tôle du train. Une chaleur toute métallique. Le trait, fin et élimé, exprime, quant à lui, toute la difficulté de l’époque pour s’alimenter.

La justesse du propos.

Ensuite, c’est un peu étrange de parler de justesse pour décrire cette bande dessinée. Il est, en effet, inconcevable que je puisse connaître, ne serait-ce qu’un centième de la difficulté de cette guerre et ce l’est d’autant plus qu’il n’y a plus aucun poilu pour en parler. Disons, pourtant, que les réactions de Desloches nous paraissent justes, et surtout compréhensibles. Les auteurs jouent pleinement sur nos connaissances de cette période et nos ressentis humains. On peut cependant se demander si les auteurs ont rencontrés des poilus, ou peut-être des anciens combattants.

Une enquête haletante.

Si l’histoire se déroule en pleine première guerre mondiale, c’est aussi et surtout une enquête sur les meurtres de trois jeunes femmes. On pensait l’enquête terminée de façon un peu cavalière. Les suspects morts, l’enquête s’arrête avec les soupçons non vérifiés. L’album relance, ici, l’enquête, alternant avec la critique de la guerre et l’enquête. Cette double ligne permet de confronter les avis sur le côté purificateur de la guerre. Permet-elle de redonner une virginité à n’importe quel assassin ? À l’image des 12 salopards ? Le capitaine Janvier pense que oui, le lieutenant Vialatte pense que non. A vous de vous faire votre opinion.


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