4.5/10Luka - Tomes 9 et 10

/ Critique - écrit par iscarioth, le 24/09/2006
Notre verdict : 4.5/10 - Largo Winch look alike (Fiche technique)

Tags : luka tome eur evaluation lapiere saison mezzomo

Critique des tomes 9 et 10 : comme d'habitude, cette nouvelle aventure de Luka se laisse lire sans ennui. On ne peut pas pour autant dire que les auteurs cherchent à sortir des sentiers battus.

Après Une guerre de basse intensité, album paru en 2004, le mystère planait sur la toute nouvelle aventure de Luka Borschogovochnyy. Arrive pour cette rentrée 2006 en librairie la conclusion de cette histoire, avec l'album Secret défense, qui clôture un cinquième diptyque dans la série des Luka. Un dixième album dans le même ton que les neuf précédents.


La cinquième aventure de Luka nous parle de football, de magouilles mafieuses et de résistance cubaine anti-castriste. Luka prend sous sa protection Carlito, un jeune footballeur américain de quinze ans transféré en France à l'ASO Lubéron, victime de plusieurs tentatives d'enlèvement. La recette est toujours la même : de l'action, des course-poursuites et un petit mystère sur l'identité et les objectifs des ravisseurs. Le diptyque n'ennuie pas mais continue d'énerver par des personnages et un scénario très typés. Luka continue sur la voie du charisme. Regard ténébreux, démarche assurée, paroles mesurées, bien évidemment, le jeune homme fait son petit effet sur les femmes et s'affirme solitaire, en s'éloignant du droit chemin tracé par la justice et la police, et en n'accordant de véritable valeur qu'en ses convictions et idéaux personnels. Un homme d'action stéréotypé, finalement aussi fade que peut l'être la perfection.

La psychologie n'évolue pas d'un pouce par rapport aux albums précédents, la relation entre Luka et Ingrid ne progresse pas d'un poil, l'image très simpliste d'un couple de semi-baroudeurs libertaires semblant suffire aux auteurs. Au rayon des clichés, on retrouve des seconds rôles ridicules, ici les parents adoptifs de Carlito, des beaufs censés développer le comique du récit. Reste une vague critique du monde du football, gangrené par l'argent et les maffieux (le patron du club est corse, bien évidemment). Respect de la tradition oblige, Secret défense se conclut par une scène d'action dans un aéroport digne des plus grands navets hollywoodien, avec abordage d'un avion sur le décollage et atterrissage en catastrophe. Côté dessin, Mezzomo continue d'afficher le minimum syndical. Des planches au style bien classique et maigrelet, barbouillées de couleurs infographiques simplistes et flashy (les dégradés, page 29 du tome 10, un exemple parmi tant d'autres).


Comme d'habitude, cette nouvelle aventure de Luka se laisse lire sans ennui. On ne peut pas pour autant dire que les auteurs cherchent à sortir des sentiers battus. Luka donne l'impression d'un produit à mi chemin entre le téléfilm policier français et le blockbuster d'action américain. Dans les deux cas, rien de bien flatteur.