4.5/10Les Nombrils - Tomes 1 et 2

/ Critique - écrit par iscarioth, le 21/01/2007
Notre verdict : 4.5/10 - Rajeunissement partiel (Fiche technique)

Tags : nombrils tome karine vicky jenny etat dubuc

Moderne par sa forme, Les nombrils ne propose rien d'extraordinaire sur le fond. Pas d'extravagances, pas de messages, pas d'innovations... Juste des gags vieux comme la BD, sur des ambiances contemporaines.

Dans les années quatre-vingt-dix, Zep, avec sa série à succès Titeuf, a dépoussiéré la BD d'humour franco-belge. La génération Tchô a investi des thèmes et personnages résolument plus contemporains (Malika Secouss, Lou !) et a permis un réel renouvellement des thèmes abordés, du public et du modèle social et familial représenté. Les Nombrils est une série qui fait partie de cette nouvelle vague. Publiée chez Dupuis et s'égrénant tout au long de l'année dans les colonnes de Spirou, elle nous prouve qu'être jeune ne signifie pas obligatoirement être novateur.


Les Nombrils
est une série représentant des ados, et prenant pour cible, vraisemblablement, un public d'ados. Les trois personnages centraux sont féminins : Jenny, Vicky et Karine. Jenny et Vicky sont deux garces typiques de ces difficiles années d'adolescence. Lolitas provocantes, le string dépassant de la minijupe ou du pantalon taille basse, elles utilisent comme larbin et sans aucun remords leur amie Karine, grande perche bien moins gâtée par la nature. De véritables "filles du mouve" comme le dit l'expression chantée par Doc Gynéco, du temps de ses premières consultations. Dubuc représente une adolescence binaire, clichée mais finalement pas si éloignée de la réalité : les "populaires" d'un côté, "les ringards" de l'autre, les premiers arrivant presque toujours à faire imposer leurs codes et leur loi aux seconds. Si le contexte, les codes vestimentaires, l'ambiance adolescente, semblent bien croqués, cela ne suffit pas à générer de la consistance, et donc du rire. Les nombrils fait partie de ces séries humoristiques pour lesquelles il n'est pas nécessaire de lire ne serait-ce que les deux tiers de chaque planche pour en saisir le sens. Deux, trois cases survolées au départ, une ou deux lues sur la fin, un vague coup d'oeil au milieu, et vous avez tout compris.


On est tout de même parfois surpris de voir Dubuc et Delaf s'émanciper des codes de la série humoristique traditionnelle. Les histoires s'articulent la plupart du temps en des gags d'une planche, mais peuvent aller jusqu'à s'étaler sur deux ou trois pages. Comme la plupart des nouvelles séries du genre, Les Nombrils se veut évolutif, avec une trame générale qui évolue sensiblement au fil des albums, des personnages moins statiques que ceux d'antan. Le dessin de Delaf, simple et efficace, retranscrit assez bien les expressions faciales et les grands types humains. Ces débuts de qualités ne suffisent pas à contenter vivement. La plupart des gags sont éculés, prévisibles et gentillets. La série devient très vite lassante. On aurait aimé plus de caractère.


Moderne par sa forme, Les nombrils ne propose rien d'extraordinaire sur le fond. Pas d'extravagances, pas de messages, pas d'innovations... Juste des gags vieux comme la BD, sur des ambiances contemporaines.


Liste des albums (mise à jour au 27 juin 2009) :

Tome 1 - Pour qui tu te prends ? (2006)
Tome 2 - Sale temps pour les moches (2007)
Tome 3 - Les liens de l'amitié (2008)
Tome 4 - Duel de belles (2009)