5/10Kenya - Tomes 1 à 5

/ Critique - écrit par plienard, le 24/02/2010
Notre verdict : 5/10 - L'intégrale des illusions perdues (Fiche technique)

Tags : leo kenya tome rodolphe dargaud livres cycle

Une héroïne enquête sur des faits surnaturels, voire extra-terrestres. Elle est belle, elle est brune. Ça vous rappelle quelque chose ? Moi aussi.

Tome 1 : Apparitions

Au milieu de la brousse kényane se trouve un petit groupe d'explorateurs composé Intégrale premier cycle
Intégrale premier cycle
de l'écrivain américain John Remington, de sa compagne Daisy, du couple de britanniques Ray et Judith, du guide anglais Lord Balmer et de quelques boys africains. Le groupe se retrouve nez à nez avec un gigantesque animal inconnu. N'écoutant que son côté hormonal, John Remington oblige le groupe à se lancer à sa poursuite pour le capturer. L'animal se coince alors une patte dans une crevasse.

Mai 1947, à Mombasa, arrive Kathy Austin en tant qu'institutrice remplaçante. Elle est galamment accueillie par deux beaux gosses et semble très intéressée par ce qui a pu arriver au groupe qui ne donne plus de nouvelles. Lors de ses recherches, on lui présente un aviateur, Hank Grabble, portrait craché de Clark Gable et un iconoclaste comte italien qui a bâti un palais au milieu de nulle part.

Il faut être honnête, ce premier tome n'est pas très bon. Tous les personnages sont caricaturaux. L'écrivain américain, grossier et buveur de whisky est l'incarnation de la misogynie, le guide anglais est lui, un vrai gentleman britannique. Quant à l'exploitation en filigrane de la guerre froide, elle n'apporte rien à l'histoire. Elle permet d'expliquer avec facilité le comportement de certains personnages. De même, la cour que les professeurs de français et d'allemand livrent à Kathy est toute aussi caricaturale. Le beau blond et le beau brun se
chamaillent la nouvelle venue comme deux écoliers. Enfin les dessins de femmes nues ne servent à rien. On se croirait dans un mauvais film, où le réalisateur nous offre des jolies femmes pour cacher le vide du scénario.

Quant au dessin, ce n'est pas mieux. Il est vrai que Leo a un style particulier, notamment dans l'expression des visages. Mais tous les personnages semblent figés avec des sourires "émail diamant". L'héroïne Kathy ressemble comme deux gouttes d'eau à Kim, l'héroïne des mondes d'Aldébaran (série phare de Leo). On est en droit d'attendre quand même autre chose ! Enfin, à part quelques animaux extraordinaires (où on retrouve le talent de Leo), certains sont grossiers. Le premier que l'on voit ressemble à un diplodocus mal dégrossi ou à une girafe atteinte d'obésité.

Tome 2 : Rencontres

Kathy et son harem
Kathy et son harem
On retrouve l'écrivain américain et Judith en bien mauvaise condition. Le comte Di Broglie les retrouve sur la route après avoir exploré une mine désaffectée dans laquelle se trouve un drôle de cube vibrant dans le même style que celui qui se trouve au fond de sa cave.

Quant à notre trio amoureux, il s'envole jusqu'au dernier campement de l'Américain. En effet, par le plus grand des hasards, le frère de la servante de Kathy était justement un des boys accompagnant l'expédition. Il s'en est sorti miraculeusement en courant à travers la brousse pour échapper à une sorte de singe anthropophage et à des soucoupes volantes qui nettoient tout sur leur passage. LE BOL !

Bref, vous l'aurez compris, le tome 2 part sur les mêmes bases que le premier. Et ce, sur les trois quarts de l'album. Après l'Américain, lourd et obsédé, on passe à l'Italien qui tombe amoureux de Judith, enfin plutôt de ses « jolis roploplos tout nus sous son peignoir ». Mais tout d'un coup, l'intrigue commence à s'étoffer. Les événements s'enchaînent enfin sans lourdeur. Deux tomes pour la mise en place de l'histoire et de la psychologie des personnages, c'est un peu long.

Tome 3 : Aberrations

Nous sommes en juillet 1947. Kathy revient d'Angleterre avec comme mission : découvrir et élucider tous les événements qui se passent au Kenya. Elle décide donc d'aller revoir le comte Di Broglie. Celui-ci, ainsi que ses invités, sont victimes d'une hallucination collective. Et toutes les choses extraordinaires en leur possession ont disparu. John Remington
John Remington
Kathy est alors envoyée près du lac Victoria, on ne sait pour quelles raisons. Mais les choses commencent enfin à bouger. Kathy et John se retrouvent ensemble sur la longue route menant au lac Victoria. Les services secrets et l'armée américaine commencent aussi à s'intéresser aux évènements. Les Russes semblent impliqués avec deux nouveaux personnages, Irmanius et Carole, la sœur du professeur de français. Le scénario commence à se compliquer. Il était trop simple avant, ne devient-il pas trop compliqué ? L'Américain trop arrogant devient trop mièvre (il en pince pour Kathy !). Mais l'évolution est intéressante et les événements vont rapprocher John et Kathy. Ce troisième tome est meilleur que les deux premiers et le dessin semble enfin être à la hauteur du talent de Leo.

Tome 4 : Interventions

Kathy et John sont maintenant prisonniers des Russes. Ces derniers savent de nombreuses choses et notamment ce qui se cache dans ces fameuses caisses vibrantes. Par la force des choses, les protagonistes vont devoir s'associer pour lutter contre les évènements : pirates du lac, intempéries, soucoupes volantes et... dinosaure !

Autant les premiers tomes sont chi...., autant cette fois l'aventure est au rendez-vous. Les rebondissements s'opèrent sans problèmes et le dessin est enfin de qualité. On voit des personnages expressifs (la peur, l'étonnement, la colère...) et des animaux extraordinaires dans tous les sens du terme. Extraordinaires dans la qualité de la représentation graphique, extraordinaires du fait qu'ils ne devraient pas exister.

Tome 5 : Illusions

kathy
Kathy
C'est la fin. Toutes les preuves accumulées par les russes ont maintenant disparu. Ils quittent alors nos héros qui se retrouvent sans moyen de transport au bord du lac Victoria. Heureusement, Hank Grabble arrive avec son avion pour les sauver ! Mais tout n'est pas entièrement fini. Ils devront combattre un cynognathus (l'ancêtre préhistorique du loup) qui terrorise les masaïs.

Si l'album est plaisant à lire, l'intérêt se trouve surtout dans la vérité exposée à Kathy par un extraterrestre venu la contacter (procédé déjà vu dans le cycle 2 Bételgeuse des mondes d'Aldébaran). Et concernant le dessin, on reste dans la continuité du tome 4.

En conclusion, le sentiment est mitigé. On a une jolie brune, témoin de faits surnaturels, qui entre en contact avec une entité extraterrestre. A cela, certains croiront reconnaître l'histoire des mondes d'Aldébaran et d'autres y verront l'histoire de Kenya. Et tout le monde aura raison. Si bien qu'on a un peu le sentiment d'une copie des mondes d'Aldébaran.

Heureusement que la fin est meilleure et nous laisse sur un sentiment de plaisir. En plus, les quelques pages de Namibia (cycle suivant Kénya) offertes à la fin du tome 5, nous donnent l'eau à la bouche. Rodolphe sera toujours au scénario, mais ce sera Bertrand Marchal (sous la direction de Leo) qui sera au dessin. A voir à partir du mois de mars 2010.