6/10La Fée Kaca

/ Critique - écrit par riffhifi, le 17/09/2007
Notre verdict : 6/10 - Fée Kaca, Cala mon p’tit frère… (Fiche technique)

Sans être réellement enthousiasmant, La Fée Kaca devrait contenter les amateurs de Florence Cestac « light », tout en étant clairement dirigé vers un public de moins de dix ans.

Pour tout lecteur du Journal de Mickey depuis 1989, le trait de Florence Cestac est associé à la famille Déblok. Ce serait oublier ses autres œuvres, parfois primées en festival, comme Le démon de midi, et sa collaboration à d'autres journaux, comme Pif Gadget. La Fée Kaca, par exemple, y a été publiée de juin 2004 à mai 2006, avant que ses tribulations soient regroupées dans cet album...


La fée Kaca porte bien son nom : son incantation favorite, « Crotus Puantus ! » a pour effet de transformer les importuns en crotte. Et les importuns sont nombreux autour de sa demeure, qu'elle partage avec son mari obsédé par les bains chauds, ses vaches « clownées » et son oiseau de compagnie râleur le Mal Cuit-Cuit.

Le style de Florence Cestac, que l'on aime ou pas, est immédiatement reconnaissable et incontestablement maîtrisé : des personnages aux gros pifs et à la bouche en coin, habillés de couleurs vives et adeptes de la chamaillerie gentillette mais pleine de verve. Décliné selon les contextes en version adulte ou enfantine. Ici, le lectorat étant celui de Pif Gadget, inutile de dire que la version choisie est la deuxième.


D'abord née dans les histoires que Florence Cestac racontait à son fils pour l'endormir le soir, la fée Kaca est un personnage au pouvoir simpliste, manifestement destiné à flatter les bas instincts de l'enfant qui traverse la traditionnelle phase scatologique. Curieusement, l'album est loin d'être vulgaire ou cradingue, la transformation en crotte n'étant qu'une punition rituelle appliquée aux intrus à chaque fin d'historiette. Le reste est gentiment tourné vers la sitcom foldingue façon Famille Addams, où les membres bizarroïdes du clan se serrent les coudes face au monde extérieur trop normal. Le Mal Cuit-Cuit est sans doute le personnage le plus réussi : piaf grossier incapable de s'exprimer autrement qu'en insultes, il devient d'autant plus attachant lorsqu'il se calme soudainement par amour pour un autre volatile...
La plupart des gags, néanmoins, sont trop faibles pour susciter l'hilarité, et les situations sont aussi convenues que légères.

Sans être réellement enthousiasmant, La Fée Kaca devrait contenter les amateurs de Florence Cestac « light », tout en étant clairement dirigé vers un public de moins de dix ans. Mieux vaut être prévenu.