Fantastic Four - Les Grandes Sagas - La magie continue ?
Bande Dessinée / Critique - écrit par Canette Ultra, le 13/07/2012 (Tags : fantastic comics harry marvel fantastiques potter four
On ne présente plus les Quatre Fantastiques qui sont des super-héros bien ancrés dans l’imaginaire collectif. Ils étaient déjà connus avant les films dont nous tairons tout commentaire (sauf ici ou ici). À travers les décennies, le quatuor est globalement resté le même et s’ils représentent une certaine idée de la société et du super-héroïsme, ils ont su également s’adapter aux époques et bousculer leurs petites habitudes. Il en est de même pour leur Némésis et la réédition faîte par Panini Comics va dans ce sens puisque le fameux Dr.Doom, ou Fatalis pour les francophones, ne va pas hésiter à mettre la main à la pâte. Pour ce faire, le subversif Mark Waid signe le scénario. S’il est connu pour son travers sur Flash, c’est son envie de tout bousculer dans Irrécupérable qui capte mon attention. Aux crayons, le regretté Mike Wieringo œuvre et il est (entre autre) connu pour son travail sur le célèbre quatuor notamment avec Waid (voir ici).
1, 2, 3 ,4 ! Le compte est bon ! Dans cet épisode, le Dr.Doom est en quête apparente de son amour passé mais très vite, on découvre le pot-aux-roses. En effet, le tyran veut une nouvelle fois se venger de Red Richards (Mr.Fantastic) et pour cela, il troque sa science contre la magie. Il monte un plan machiavélique notamment en capturant tout le groupe et en se servant de la dernière née de nos héros : Valéria. Naturellement, Doom est un homme retors et il laisse une chance infime à son ennemi juré pour s’en sortir (autrement l’histoire serait plutôt courte). Derrière ce scénario assez simple, nous avons le droit à un récit différent des codes habituels puisque Red va devoir compter sur un domaine qu’il ne maîtrise pas : la magie. Devant un Dr. Doom, tout de cuir vêtu, il va devoir faire fonctionner son cerveau différemment. Heureusement pour lui, qui dit magie, dit Dr.Strange. Si le sorcier suprême est du genre à se faire capturer à chaque fois ou presque, il n’a pas son pareil pour retourner les situations les plus désespérées. Si l’histoire est originale dans son traitement, elle n’en demeure pas moins basée sur un schéma bien connu des amateurs de la série. Nous regrettons également les deux petites histoires à la fin du livre qui n’apporte rien à l’intrigue et qui sont trop vieillottes dans leur thématique ou banales. Néanmoins, l’histoire principale est suffisamment pêchue pour excuser les dernières histoires.
4 lettres ! Pas mieux ! DOOM ! Le trait est lui aussi énergique. Sous l’apparent trait « dessin animé » typique de beaucoup d’œuvre de l’époque comme Spider-Man (même si Spider-Man joue davantage (trop?) l’exagération), il se dégage une énergie appréciable. De même, l’innocence du trait n’est qu’une apparence puisque les séquences d’actions sont d’une rare violence pour notre quatuor. Brûlures, saignements, mutilations sont des exemples de ce que nous préparent les héros comme les vilains. Dans ce monde de brute, tous auront leur mot à dire et la Femme Invisible saura également mettre son imagination au service d’une certaine violence. D’ailleurs, le dessin de Wieringo permet une très forte expressivité des personnages dont l’oscar revient au membre féminin de l’équipe. Mère de famille déchirée par la douleur physique et morale, elle apparaît plus forte que jamais au moment de la contre-attaque.
Ainsi, si certains regretteront la simplicité de l’ensemble, il faut reconnaître une certaine énergie dans cet album. Alors, c’est certes classique dans sa structure originelle mais dans la forme, c’est plus percutant et expressif. C’est pourquoi, malgré ses imperfections, cet album fait partie des grandes sagas. En bonus, cet album se présente avec un fascicule qui ravira les amateurs du genre.