7.5/10Cosmik Roger

/ Critique - écrit par Maixent, le 25/06/2011
Notre verdict : 7.5/10 - Planète Jupiler (Fiche technique)

Tags : roger cosmik cdm tome fluide glacial comics

Premier tome de l'intégrale d'une bonne bd de divertissement, Cosmik Roger reste toujours aussi agréable à lire et sans prétention.

Dans le futur, la politique malthusianiste de restriction des naissances a échoué. Les humains n’ont plus de place et sont contraints de vivre à cinq dans 9m2 (ce qui n’est pas si futuriste, mais imaginez à l’échelle mondiale) et on ne parle même pas du métro aux heures de pointes. Une seule solution existe, trouver une nouvelle planète à coloniser et pour cela, il faut envoyer un héros solitaire prêt à arpenter l’immensité de l’espace afin de trouver une terre habitable, et ce sans l’aide du guide du voyageur galactique. Malheureusement pour les terriens, le choix du héros en question s’est fait par  le biais d’une loterie truquée et ce dernier n’est qu’un pigeon destiné à rassurer plus qu’à trouver une véritable
boire un petit coup
solution. D’un autre côté, Roger étant un incapable doublé d’un alcoolique libidineux et légèrement idiot, de toute façon, il y a peu de chances que l’humanité soit sauvée. En effet, sa spécialité est de rester accoudé au comptoir du Rendez-vous des Anneaux à discuter le bout de gras avec le barman, Xub, sorte de gastéropode verdâtre, en éclusant bières sur bières.
Le premier tome est en noir et blanc, puis c’est le passage à la couleur pour le magazine Fluide Glacial et si certaines séries y ont perdu un petit bout d’âme, Cosmik Roger y a gagné en qualité tant il est vrai que le noir et blanc ce n'est pas ce qui fait le plus futuriste. De plus, les auteurs n’hésitent pas à en faire des tonnes avec un dessin exagéré présentant des métropoles improbables qui brillent dans tous les sens. Malgré le fil conducteur de la recherche de planète et des personnages récurrents comme Xub, la belle Irina, biologiste terrienne cryogénisée qui hante les fantasmes de Roger ou encore le Général Gore, super méchant qui ne vit que pour détruire la Terre (encore faut-il la trouver), les histoires sont courtes et indépendantes. On découvre une multitude d’êtres venus des tréfonds de l’univers couverts de
Space Punk
tentacules et plus ou moins visqueux, mais qui ont toujours un lien avec des types terriens connus, en témoigne ce groupe de hard rock énervé qui n’a rien à envier à Slipknot. Les scénarios sont assez simplistes, ce qui ne les empêchent pas d’être efficaces et reprennent des grands thèmes de S.F. comme la téléportation ou le voyage dans le temps et tous les paradoxes qui peuvent en découler. L’originalité réside surtout dans le rythme des histoires  et l’enchaînement des situations toujours de plus en plus folles.
De fait, même si Cosmik Roger reste sympathique, ce n’est pas vraiment révolutionnaire tout en restant un divertissement tout à fait honorable. Cet anti-héros décadent plus proche du chômeur terrien adepte du PMU que du héros intergalactique remplit donc sa mission.
À noter qu’il s’agit ici du premier tome de l’intégrale petit format, et que la suite des aventures extraordinaires de Roger ne sont disponibles qu’en grand format pour l’instant. Dans tous les cas, retrouver Roger est un véritable plaisir, à garder dans un coin de sa bibliothèque car, relire Cosmik Roger c’est comme boire une bière avec un pote que l’on ne voit pas souvent, c’est toujours un plaisir.