7/10Buffy contre les vampires - Saison 8 - Tome 1 - 2007 - Un long retour au bercail

/ Critique - écrit par Islara, le 26/11/2007
Notre verdict : 7/10 - Alléchant pour le moment, à suivre... (Fiche technique)

Tags : buffy saison vampires contre tome comics whedon

Tous les amateurs ou fans de la série Buffy ont relativement ou fortement apprécié le coup de théâtre final de la saison 7. Clôturant assez magistralement la série et méritant le nom de fin, ce coup de théâtre pouvait tout aussi bien être considéré comme un commencement. Mais les dés étaient jetés et, depuis longue date, tout un chacun savait que la saison 7 était la dernière.

C'était sans compter la passion de Joss Whedon pour son héroïne et ses fidèles amis. Faute de moyens pour pouvoir continuer à produire et réaliser d'autres saisons, et fort de la popularité des comics dans le Nouveau Monde, il décida alors de continuer son histoire sur papier. Ainsi naquit la saison 8 de Buffy The Vampire Slayer, intitulé The Long Way Home.

Sortie en petits albums dès mars 2007, aux Etats-Unis et en anglais uniquement, chez Dark Horse Comics, une compilation des 5 premiers tomes vient de paraître (toujours aux États-Unis et en anglais uniquement). Accusant un léger retard, car 8 tomes sont déjà sortis en tout, cet album de 136 pages est néanmoins suffisamment fourni pour se faire une première idée de cette saison 8.

 

Du vivant au dessin : une nouvelle ère à tous les sens du terme

Splendide travail de Jo Chen
Splendide travail de Jo Chen
Avoir "activé" toutes les tueuses du monde ne pouvait être sans conséquences, et Joss Whedon axe sans pudeur son histoire sur ce bouleversement titanesque. Décrivant en quelques pages le nouvel univers de Buffy, qui ne peut plus être celui de l'éternel feu Sunnydale, l'auteur ne traîne pas et passe rapidement à la mise en place de sa nouvelle intrigue. Le lecteur est ainsi immédiatement propulsé dans une narration rapide et rythmée, saupoudrée, comme c'est l'habitude, de nombreuses énigmes et indices mais aussi de larges touches d'humour. Joss Whedon respecte aussi intégralement la psychologie de ses personnages et reprend fidèlement leurs traits de caractère, leurs qualités et leurs défauts. Certains noteront qu'il abuse peut-être un peu trop d'un retour en force de bien d'anciens personnages secondaires. Mais, même si la technique est un peu trop facile, le fait est que l'on apprécie tous ces clins d'œil au passé, clins d'œil bien agréables pour le lecteur nostalgique de la série.

C'était tout l'avantage d'avoir le réalisateur de la série comme scénariste du comics. Cependant, malgré ce bon début de scénario, malgré les magnifiques couvertures de Jo Chen reprises dans cette compilation au début de chaque partie, et malgré les dessins et couleurs plus que respectables dans le comics lui-même, les fans ne doivent pas se leurrer et doivent s'attendre à un important sentiment de rupture résultant du passage d'une série filmée à un comics, sentiment d'autant plus fort qu'ils ne sont peut-être pas habitués au genre. Sans voix, sans intonation, sans vivantes expressions de visages, sans mouvements réels mais seulement suggérés, le comics crée une sensation de vide qui sera plus ou moins accentuée selon la sensibilité de chacun. Transposer de l'image vivante au comics, à l'inverse des habitudes actuelles, était un pari risqué qui devait nécessairement avoir un "coût".

Paul Lee, invité pour le tome 5
Paul Lee, invité pour le tome 5
Reste qu'un certain suspense et une accélération des évènements étant bien au rendez-vous, cette suite est loin de finir comme un esartz médiocre. Dès lors, même si ces 136 pages ne représentent en définitive que bien peu par rapport à une saison complète et ne peuvent se découper en réels épisodes comme ce fut le cas jusqu'ici, le lecteur ressent l'envie de connaître la suite de cette histoire reprenant à son compte certains aspects "initiatives" de la saison 4. Il est cependant encore trop tôt pour se faire un avis définitif. Si bien des éléments et des ingrédients sont encore manquants (peu de nouveaux personnages, organisation des tueuses rapidement survolée et peu exploitée même dans le tome 5, Giles quasiment absent...), il ne peut en être, pour le moment, fait le reproche à un comics qui ne fait que commencer et qui s'avère dans l'ensemble prometteur.

La dernière question qui reste en suspens est la valeur de ce Long Way Home en tant que seule bande dessinée. Question bien délicate tant il est difficile de s'extraire de la série pour discuter du comics et tant on imagine mal, à l'inverse, un néophyte de la série apte à prendre parole sur le sujet... Par honnêteté intellectuelle, ce point sera donc laissé à l'appréciation de chacun.