5/10La Branche Lincoln - Tome 1 - Un secret hors de la tombe

/ Critique - écrit par iscarioth, le 16/05/2006
Notre verdict : 5/10 - La branche habituelle (Fiche technique)

On aurait aimé lire des personnages plus fins, des dialogues tranchés sur le vif, spontanés et une intrigue s'exposant avec moins de lourdeurs, d'artificialité et d'académisme.

Un thriller familial et historique

La branche Lincoln commence comme un western. Une poursuite à cheval, un fuyard cherchant à accrocher un train en marche et un cowboy lui mettant la main au collet. L'introduction est trompeuse. Ce n'est pas dans le far west que La branche Lincoln plante son décor, la série semble vouloir se développer au travers de personnages actuels mais avec des ramifications passées. L'intrigue est celle d'une famille puissante aux secrets inavouables. A la mort de son père, le jeune Ted Voss trouve dans une caisse à souvenirs un mystérieux carnet crypté. Le fringuant jeune homme - du même genre que Luka, beau, vif, sportif mais avec une coupe de cheveux qui n'a plus court aujourd'hui - charge deux de ses proches amis de l'affaire et ses investigations lui attirent très rapidement des ennuis. Emmanuel Herzet construit ici son premier scénario sur l'ossature très classique du thriller familial aux ramifications historiques. Les personnages sont tous très typés, du poor lonesome cowboy dézingueur à la journaliste sexy en passant par le vieil érudit blagueur.

« Par le diable ! Comment ? Mais qui êtes vous ? »


Les planches sont très chargées en couleurs, formes et surtout textes. Les dialogues sont plutôt étendus et expositionnels : le passage du rendez-vous au café est assez lourd, avec des personnages qui pérorent comme s'ils récitaient l'encyclopédie. Comme l'indique le titre de cette sous-partie, l'écriture n'est pas novatrice et La branche Lincoln s'annonce assez consensuel dans sa mécanique et ses thèmes abordés. Pour ce qui est du dessin de Kowalski, dont c'est aussi le premier album, on peut le qualifier d'habituel, malgré une esthétique et une coloration flashy et kitsch amusantes (coupes, vêtements et tonalités très eighties). On relève quelques irrégularités dans la façon de dessiner les personnages. Les allures fluctuent. Par exemple, le visage de la journaliste Maureen n'est pas le même aux pages 18 et 39. Kowalski et Herzet ne manquent très certainement pas de bonne volonté, on sent d'ailleurs leur sens de la documentation en parcourant l'album, mais force est de constater qu'ils ne renouvellent aucunement le genre. Pire, ils réutilisent de vieux codes redondants. On aurait aimé lire des personnages plus fins, des dialogues tranchés sur le vif, spontanés et une intrigue s'exposant avec moins de lourdeurs, d'artificialité et d'académisme.