6.5/10Bienvenue - Volume 1

/ Critique - écrit par plienard, le 09/09/2010
Notre verdict : 6.5/10 - Invitation au bonheur (Fiche technique)

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Une jeune étudiante des beaux-arts tente de concilier ses besoins avec ses envies. Il va falloir pour cela oser affronter le monde tel qu'il est, et surtout de penser un peu à soi. Mais sa cousine et ses amis lui laisseront-elles le choix ?

Bienvenue est une jeune étudiante à Paris. Elle vit dans une petite chambre de bonne sous les toits avec sa cousine Lola. Pour pouvoir vivre, elle accumule les petits boulots. Elle doit  d'ailleurs se rendre à un rendez-vous pour un travail de baby-sitter.


Vous connaissez peut-être déjà la scénariste de cet album. Elle s'appelle Marguerite Abouet et est l'auteur, toujours chez Gallimard, de Akissy avec Mathieu Sapin et surtout de
Aya de Yopougon avec Clément Oubrerie. (5 volumes). Elle délaisse donc les ambiances africaines pour nous présenter la vie de Bienvenue (un prénom plutôt africain, d'ailleurs), une jeune fille énergique, quelquefois un peu trop franche qui manie l'humour comme une arme et qui se démène pour s'en sortir. Mais dans cette volonté de s'en sortir, elle oublie un point essentiel : l'amour. C'est en tout cas quelque chose qui la tracasse et que tout le monde lui rappelle. Car Bienvenue, c'est le type même de la bonne copine, prête à tout pour vous aider ou faire plaisir. Elle écoute les jérémiades de sa cousine Lola à propos de son copain Charlie, ou de sa copine Olga. Elle accourt quand Pénélope, la suicidaire, ne va pas bien. Elle retrouve les coordonnées des anciens patrons de son voisin Jojo. Mais les services rendus sont souvent à sens unique. Et toutes ces actions bénéfiques ne cacheraient-elles pas un manque évident d'affection ?

Mais résumer l'album à la seule existence de Bienvenue, serait faire un raccourci un peu rapide. On y découvre aussi la vie dans un immeuble parisien, sa promiscuité (avec des murs toujours trop fins), les rapports entre voisin, les concierges (sympathiques avec les habitants de l'immeuble et totalement antipathiques avec les autres),
la vie compliquée des jeunes à la recherche d'un boulot... bref quelques clichés qui donnent une réalité et un décor (à l'album) qui justifient le comportement de notre héroïne au quotidien.

Au dessin, Singeon nous offre une partition, somme toute en adéquation avec l'histoire. Pour son premier long récit en bande dessinée, il nous livre un dessin au trait simple, proche du roman graphique sans en avoir la même précision. Le découpage, classique, sur trois bandes par page, est quelquefois aéré par une page complètement dessinée. Cela permet une petite respiration dans le récit.

Nous avons ici une histoire sympathique sur les relations compliquées d'une jeune femme avec le sexe opposé. Il est parfois plus facile de faire le bonheur des autres que le sien. Le sujet est totalement banal, mais quand il est bien traité et bien dessiné, il reste intéressant. Et c'est le cas ici.